Messieurs les politiques, n'oubliez pas les banlieues !

Ca y est, cette fois-ci, c'est bien parti, la campagne électorale bat son plein. Ce n'est pas une surprise, le sujet qui est au coeur du débat, c'est la crise économique, et avec elle, son corollaire de plans sociaux et de fermetures d'usines. De fait, la classe ouvrière est l'objet de toutes les attentions. C'est bien, encore faudrait-il qu'ils ne s'agissent pas que de postures oubliées une fois le scrutin terminé. Pour autant, réjouissons-nous enfin que le sort des classes populaires ne soit plus observé uniquement que sous son aspect sécuritaire.

 Cependant, il est quelque chose qui me chagrine. La classe ouvrière, les classes populaires, la plupart du temps, résident en banlieue des grandes villes. Or, les problématiques de celles-ci sont absentes complètement de la campagne. Ah !, quand il y a une émeute, un fait divers bien saignant, ça, il y a du monde pour en parler ! Mais dans une campagne électorale, où l'on est censé traiter des choses qui vont mal ou pourraient aller, c'est bizarre, mais il n'y a plus personne.

Les banlieues françaises cumulent tous les maux de la société. Un chômage et une précarité plus élevée qu'ailleurs, des établissements scolaires en particulier et publics en général en souffrance, un déficit chronique de logements, des moyens de transports absents ou inadaptés, une discrimination sociale inscrite dans l'urbanisme (quartiers pavillonnaires et cités qui ne se fréquentent pas). Bref, ce sont des millions de personnes que personne n'écoute et que personne n'entend.

 Pourtant, quand on prend la peine d'y porter attention, on se dit que c'est peut-être là que réside la chance de la France. Une population plus jeune qu'ailleurs qui s'adapte facilement aux changements, des quartiers situés dans des zones potentiellement attractives économiquement (dans des grandes agglomérations, bien désservis par les grands axes de transports et avec une main d'oeuvre à proximité), et enfin, une diversité culturelle qui peut être un atout si on le décide.

Les banlieues, les cités, ne sont pas que des zones de non-droit livrées aux règlement de compte des bandes. Elles sont aussi ce formidable vivier de possibilités qui pourrait relancer l'économie du pays. Pour cela, il faut cesser de les stigmatiser. Et qu'elles soient un peu au centre de la campagne.

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