Justified: 3.01 The Gunfighter (Season Premiere)
Sacré défi qu'a à relever Justified en cette 3ème saison. Surpasser, ou du moins égaler, sa formidable 2ème saison et faire oublier la magistrale Mags Bennet. Si dans l'insupportable attente avant sa nouvelle saison, j'avais pu commencer à douter de la série, ce season premiere vient me rassurer sur sa capacité à maintenir un vrai niveau d'excellence. On reprend après une petite ellipse de trois semaines suite aux évènements du season 2 finale avec un Raylan blessé et pas tout à fait au top mais plus que jamais uni à Winona. On avait laissé le couple dans le flou l'an dernier et c'est donc pour moi un des principaux plaisirs de cet épisode que de le retrouver à nouveau soudé. J'aurais eu beaucoup de mal à accepter d'être privé de leur complicité, si attachante et sexy qui m'avait séduit en saison 2. Tout est donc fait pour réaffirmer la solidité du couple, avec une Winona qui accourt au chevet de son cher et tendre à la nouvelle de sa blessure au lieu de fuir comme elle l'annonçait et une vraie sérénité des personnage au sujet de la grossesse de la jeune femme. Celle-ci sert d'ailleurs de bon prétexte pour des dialogues plus légers, franchement efficaces, superbement servis par Olyphant et Zea.
Le couple Boyd/Ava se porte également très bien, merci pour lui. Du moins, de ce qu'on peut s'en rendre compte durant la brève scène qu'ils partagent. C'est plus chacun de leur côté qu'ils sont en forme à vrai dire. Mais c'est clairement Ava qui m'a le plus impressionné. En l'absence de Boyd, parti pour un petit séjour derrière les barreaux, c'est elle qui est en charge de son petit gang criminel. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle maîtrise très bien la situation. Et toujours en état de convalescence, s'il vous plaît. Quand je pense qu'elle aurait pu y passer en fin de saison dernière, je suis heureux qu'elle soit restée parmi nous. ça me donne l'occasion de découvrir une nouvelle facette du personnage, plus autoritaire et charismatique qui promet beaucoup pour la suite. Boyd, lui, reste fidèle à lui-même et c'est bien pour ça qu'on l'aime. Il fait un joli coup en agressant Raylan rien que pour pouvoir se venger de Dickie en prison. La série réussit à faire de la révélation de ses motivations un bon twist final en ne laissant au départ pas penser à une agression préméditée. C'est essentiellement le jeu de Goggins et Olyphant, tout en tension et complicité qui y a contribué.
Enfin, le point sur lequel j'attendais le plus cette reprise au tournant, c'est bien sûr l'introduction d'un nouvel arc criminel. Serait-il à la hauteur de l'intrigue Bennet? Aurait-t-on droit à un big bad aussi génial que Mags? Si tout n'est pas encore tout à fait acquis, les choses se présentent plutôt bien. J'avais quelques doutes concernant le choix de Neal McDonough pour le rôle mais au final il se révèle plus convaincant qu'attendu en tant que Robert Quarles, ce riche mafieux débarquant à Harlan. Il lui donne l'intensité et le charisme nécessaire, sans en faire des tonnes non plus. Le personnage se voit, de plus, rapidement doté d'une certaine envergure en s'imposant habilement dans les tractations des criminels locaux grâce à son intervention dans l'affaire du jour . Celle-ci sert du coup également de bon prétexte pour introduire Quarles en plus de garantir à l'épisode son lot d'action, de rythme et d'hommages au western. Opposant Raylan à l'Ice Pick Nix, un serial killer rendu glaçant comme il faut par son interprète, Desmond Harrington, l'affaire permet aussi de souligner la dualité de Raylan entre sa faillibilité et son statut de figure héroïque en le faisant d'abord accumuler les erreurs avant de déjouer la parade du tueur. D'autre part, l'intrigue a le mérite d'offrir un peu plus d'exposition au discret Tim qui partage quelques scènes cocasses avec Raylan. J'ai aussi apprécié de la voir s'inscrire dans une dimension plus feuilletonnante d'abord par l'implication de Quarles mais aussi grâce à la présence des patrons véreux Emmit et Duffy, déjà rencontré précédemment, en tant qu'employeurs de l'Ice Pick killer.
En conclusion, que dire si ce n'est que Justified signe un retour très réjouissant. Il consolide les acquis, fait des promesses enthousiasmantes et se montre très soigné dans la construction du scénario. Le tout est agrémenté d'une bonne dose d'humour typique de la série et de confrontations jouissives. Une réussite qui est de très bon augure pour la suite.