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La tour de Babel

Publié le 21 janvier 2012 par Corboland78

On croirait à un gag et pourtant ce n’en est pas un. Le naufrage du bateau de croisière « Costa-Concordia » quasiment sur la jetée du port d’un petit village de Toscane sur la côte ouest italienne, résulterait d’une manœuvre hasardeuse du capitaine, consistant à s’approcher au plus près des terres, toutes lumières allumées, pour saluer les villageois et complaire aux touristes à bord. Un peu comme si le commandant d’un Boeing 747, passait en rase-mottes au dessus de son pavillon pour faire un « coucou » à sa petite famille !

Le navire n’était pas un rafiot quelconque, énorme paquebot il abritait plus de 4000 personnes, réparties grosso modo, en 3000 passagers et 1000 membres d’équipage. Une véritable petite ville, 290m de long et 15 ponts, avec toutes les infrastructures désirées pour cette population cosmopolite faite d’Italiens, d’Allemands, de Français, d’Américains, de Canadiens, de Roumains et j’en passe.

Microsociété, le bateau de croisière reproduisait sur mer les mêmes schémas d’échelles de valeurs que ceux qu’on trouve sur terre, les employés sorte de lumpenprolétariat logé dans les soutes et les passagers touristes dans les hauteurs des ponts, en fonction de leurs mérites c’est-à-dire de la somme déboursée pour participer au voyage.

Une tour de Babel croisant en Méditerranée, la tour de Babel étant un édifice mythique que souhaitaient construire les hommes pour atteindre le ciel. Pour contrecarrer leur projet qu'il jugeait plein d'orgueil, Dieu multiplia les langues afin que les hommes ne se comprennent plus, du coup la construction dut s'arrêter et les hommes ne se dispersèrent pas surla terre. Tel est du moins ce qu’en dit la Genèse au chapitre 11 qui commence ainsi : « Allons ! Au travail pour bâtir une ville, avec une tour dont le sommet touche au ciel ! Ainsi nous deviendrons célèbres, et nous éviterons d’être dispersés sur toute la surface de la terre. »

Une fois encore les dieux ont frappé, aujourd’hui c’est Neptune le maître des mers et des océans qui a rappelé à plus de modestie l’orgueil des hommes. Orgueil des armateurs qui construisent des navires de plus en plus gros, orgueil d’un capitaine qui se croyait aux commandes d’une vedette de plaisance, orgueil des passagers qui se rengorgent à saluer le petit peuple de la côte qui les regarde passer les yeux pleins d’admiration devant tant de luxe ostentatoire. 

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