Un enfant charmant et heureux dormait,
Sa douce mère avec chagrin pleurait,
Son homme était en mer : elle en pleurait d’effroi !
La tempête grandissait fortement
Près de la maison du pêcheur absent,
Elle criait : « Mon François, oh ! reviens vers moi ! »
Du chapelet elle comptait les grains ;
L’enfant chéri dormait, croisant les mains,
À sa mère à genoux souriant d’un air las :
« Ô que béni soit ce précieux moment,
Que doux est le sommeil de mon enfant,
Car je sais que les anges lui parlent tout bas !
« Pendant qu’ils continuent maintenant
Leur veille sur toi, mon ange dormant,
Oh ! pourquoi doucement ne les pries-tu pas
En leur disant que tu préférerais
Qu’ils veillent sur ton père de plus près ?
Car je sais que les anges te parlent tout bas. »
L’aube du matin clair et sans nuage
Montra François de retour au rivage :
La mère alors serra le père dans ses bras,
Et sur son sein, d’amour tout palpitant,
Pressa le bambin, et le bénissant,
Dit : « Je sais que les anges t’ont parlé tout bas. »
Samuel LOVER (1811-1872), écrivain irlandais.
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