[Critique] THE DESCENDANTS d'Alexander Payne

Par Celine_diane

[AVANT-PREMIERE]
Ca y est, on l’a. Notre premier grand choc cinématographique de l’année. Offert par le papa de Sideways et Monsieur Schmidt, The Descendants est un drame tragi-comique bouleversant ET drôle, dans lequel rires et larmes s’étreignent deux heures durant. L’histoire, bien plus complexe qu’elle en a l’air, suit la renaissance d’un quarantenaire occupé, à l’heure où son épouse – qu’il négligeait depuis des lustres- se meurt des suites d’un accident de bateau. L’épiphanie, et le deuil. Côte à côte, dans un film éminemment subtil. L’horreur de la situation- transcendée par une mise en scène lumineuse et inventive, et des piques d’humour amenées avec une finesse exquise- est le catalyseur d’une prise de conscience générale sur l’importance de la vie, du temps qui passe, de l’héritage à transmettre. Dit comme cela, on craint le pathos indie. Mais jamais, jamais, Alexander Payne ne verse dans le larmoyant.
Son film est dur, oui, mais aussi d’une rare intelligence, sachant doser sa noirceur. Tout du long, on y suit le parcours du trio familial sous le soleil d’Hawaï : le soleil brille, les relations s’agitent tout autour, mais leur cœur est lourd. Ils y perdent une femme, mère et épouse. Les adieux sont complexes, car muets. Soudains. L’un n’y portait plus d’attention, l’autre s’était engueulée avec. L’absente, elle, avait pris un amant. Matt (George Clooney, épatant), aux bras de ses filles qu’il (re)découvre (géniales Shailene Woodley et Amara Miller), se met alors en tête d’aller retrouver ce dernier. L’occasion pour le cinéaste de livrer une sorte de road trip mélancolique et sublime, surplombé par la mort, apologisant la vie. En y greffant une autre problématique (doit-on vendre la terre de ses ancêtres pour s’assurer une belle fortune?), Payne va encore plus loin dans sa fouille psychologique et sa démarche. C’est beau, puissant, soigné. "We’re talking about love", dit à un moment l’aînée. Payne aussi.

Sortie: le 25 janvier 2012.