Momo est un fils de famille nombreuse dans une cité, Les Bleuets. La maison est tenue par la maman qui travaille et l'ainée, le grand frère fait sa loi en l'absence de "la mère" pendant que le papa, invalide professionnel, joue avec ses amis dans le salon toute la journée sans prendre part à quoi que ce soit. Une famille comme il en est décrit souvent dans les clichés.
Mais Momo n'ose pas dire,qu'à la différence des autres, il aime l'école et la prévision des grandes vacances avant le CP l'étouffe déjà.
Il part sur son île, le seul banc de la cité, là-haut sur la butte. Mais la Directrice de l'école se déplace jusqu'à la maison. Ce n'est pas pour se plaindre mais pour inciter la famille à encourager Momo à faire des études, même secondaires. Elle offre aussi à Momo une liste de livres à lire.
Cette liste va lui ouvrir les portes d'un autre monde.
Le monde des livres bien-sûr où malgré les difficultés familiales, Momo va pouvoir emprunter et lire et même posséder certains exemplaires, 1, 2, ... Avec eux ce sont aussi d'autres réflexions, des possibles rêvés qui prennent une part de réalité, même une ligne de destin.
Momo rencontre Monsieur Edouard, instituteur à la retraite, et Souad, chargée du bus de la bibliothèque. Avec eux les rapports sont différents, aux références littéraires. Les amitiés se créent.
Ce court roman présente une très belle amitié, un partage générationnel mais surtout littéraire, prouvant aussi, s'il était encore douteux, que presque tous les livres sont aussi à lire enfant. Que parmi les pages, ce sont des histoires de vie, des histoires qui peuvent permettre de se construire... que cela soit "Le petit prince" de SAINT-EXUPERY ou "La vie devant soi" de Romain GARY.
L'univers de la cité, malgré la description brute du début, devient poétique (voire même un peu trop jolie). Mais il ne faut pas arrêter la lecture. Ces bleuets, fleurs couvrant les champs grâce à Allah, ces noms de blocs d'immeuble, cette reprise en mains des habitants... ne sont là en fait que comme une part belle d'une vie chargée en émotions, comme le petit prince, la poésie ne retire pas les drames et les souffrances.
La vieillesse a une part belle de ce livre. Dans les escapades de Monsieur Edouard mais aussi dans la maladie d’Alzheimer. Momo et Monsieur Edouard s'aident mutuellement.
L'avis de Tinusia qui donne envie. Merci Lily pour ce prêt de la bibliothèque de M. Et quelle belle couverture de Beatrice ALEMAGNA.