Il y a un peu plus d'un an, je faisais un article sur le parti d'Édouard Limonov, intitulé "Le Parti national-bolchevique, fasciste ?". Son passé, comme celui de son leader, est trouble, voire puant. Emmanuel Carrère, dans un article de la revue XXI de janvier/février 2008, a énuméré les différentes facettes du personnage ambigu qu'est Limonov : "délinquant juvénile en Ukraine, poète underground sous Brejnev, loser magnifique à New York, romancier un temps adoubé par Saint-Germain, mercenaire en Serbie, chef de parti emprisonné sous Poutine."
Alors, pourquoi je "cite en permanence Limonov dans le cadre d'une hypothétique opposition démocratique au pouvoir Russe" ? Certainement pour la même raison qu'Elena Bonner, veuve du dissident soviétique Andreï Sakharov, Anna Politkovskaïa (en son temps) ou Marina Litvinovitch, porte-parole de Garry Kasparov, qui toutes, expriment du respect pour le combat les nastboly, des "gens courageux, intègres, seuls ou presque à donner un peu de confiance dans l'avenir du pays", des "héros du combat démocratique en Russie" (citations extraites de l'article d'E. Carrère).
Depuis 2004 et le Ve congrès du parti, un nouveau programme a été adopté, accès sur les notions de liberté, justice sociale, libertés politiques et défense des intérêts des citoyens de la Fédération de Russie et de tout ceux qui appartiennent à la culture russe. En 2006 la coalition l'Autre Russie, qui se dit l'opposition démocratique à Poutine, a été créée, réunissant des personnalités aussi disparates qu'un ancien champion d'échecs (Garry Kasparov), un ancien ministre de Poutine (Mikhaïl Kassianov), des associations de défense de droits de l'Homme (groupe Helsinki, la Voix de Beslan, Mémorial, …) et … Édouard Limonov. Cette union est certainement opportuniste (tous contre Poutine), Limonov a sans doute senti que la meilleure manière d'avoir de l'audience était de jouer le démocrate, en renvoyant le terme "fasciste" aux sbires de Poutine qui le traitent comme tel, alors que c'est eux qui persécutent, abusent du pouvoir, enferment les opposants. Limonov au pouvoir ferait peut-être même pire que Poutine. A moins qu'avec l'âge (65 ans), il se soit calmé.
Pour conclure, je conseillerai de lire en entier le long portrait (10 pages) d'Edouard Limonov par Emmanuel Carrère, dont j'ai cité ici quelques passages. Il retrace son passé et explique pourquoi "s'il est grillé en Occident, dans son pays Limonov à la côte".
Légende et source de l'image : Limonov enferme les enfants, via Karon-overblog
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 23 mars à 01:12
Edouard Limonov ? Ah bon !
Regardez le Monsieur, un vrai snaiper :
http://www.youtube.com/watch?v=kcCFJAfLTJE
Allez, Limonov c'est la pourriture de cette bonne vieille terre.