Quelques petites choses en passant, remarquées ces jours derniers sur le web :
- On a beaucoup glosé, récemment, à propos de la loi pénalisant la contestation du génocide arménien ; pour ma part, je suis d'accord avec l'avis du CVUH : reconnaître officiellement le génocide était une décision courageuse, stériliser le débat en interdisant aux opinions discordantes de s'exprimer, une idiotie.
- Dans un registre similaire, si vous suivez l'actualité de nos voisins, vous n'aurez pas manqué de noter que le juge Garzon a des ennuis. En substance, un parti d'extrême-droite lui reproche -au nom d'une loi d'amnistie, d'où le rapport avec l'affaire précédente- de trop remuer le passé franquiste de l'Espagne. (Bon, il a aussi franchi les bornes de la légalité en faisant effectuer des écoutes illégales dans une affaire de corruption - intéressant ce type, une sorte de chevalier blanc pris à son propre piège)
- Que ceux que cela fait sourire s'interrogent sur la réaction de la classe politique française dès qu'il est question de la guerre d'Algérie...
- J'ai lu cette semaine trois articles (le second pompant le premier et le troisième les réfutant) sur Le nouveau détective. On a tous vu ce journal en kiosque, je ne l'ai jamais lu, j'ai sûrement raté quelque chose... met en avant le côté racoleur et extrêmement droitiste du journal alors que Jean-no, dont il s'inspire, a cette intéressante conclusion sur le dernier des blogs :
Je me sens presque vexé ou honteux de réaliser que je n'ai jamais eu la curiosité de jeter un œil sur ce type de presse, car au fond, c'est sans doute dans des " lieux " de ce genre que se forge une partie de la conscience politique du public et il serait sans doute imprudent de négliger leur existence.
André Gunthert dénonce pour sa part une " stigmatisation expéditive" au nom de ses souvenirs d'enfance :
On peut rejeter, en bon kantien sûr de ses Lumières, cette mythologie dans l'enfer du populisme. Moi, je me souviens d'avoir tremblé d'effroi et de plaisir en écoutant Pierre Bellemare, il y a bien longtemps, avant que les humanités ne me lavent le cerveau. S'il y a autant de morale obtuse dans le jugement sans appel d'Article11 que dans les colonnes de Détective, seul le second témoigne d'une compréhension approfondie des ressorts de la culture populaire.
Bref, rien n'est simple.
- Ces articles qui m'ont fait arriver à celui d'Internet Actu : Comment les métaphores gouvernent notre esprit :
Notre vision du monde - et par conséquent nos décisions - seraient en grande partie modelées par notre système de métaphores [...] En bref, lorsque la criminalité est considérée comme une "maladie", on est plus disposé à chercher à "soigner" plutôt qu'à "combattre" et "punir".
C'est tout pour aujourd'hui !