On est tous portés sur la question est un exercice de style savoureux sur le plan de l’écriture et réjouissant sur le plan de l’interprétation.
Un couple en décrue de libido cherche conseil auprès de deux coachs qui n’ont qu’un remède à décliner sur tous les tons : Parlons cru pour réveiller la bête qui s’est endormi au bout d’une décennie de mariage. On frôle la vulgarité. On flirte avec la provocation mais on rit franchement.
Changement de décor et de rôles. Tout est dans le jeu … de mots. Chapeau bas aux comédiens qui ont du étouffer bien des fou rires en répétition avant d’arriver à ce niveau de fluidité dans l’art des actes manqués, enfin des Lape-suces comme ils disent. Avec une mention spéciale pour Elisa Sergent, confondante de naturel en bourgeoise coincée et gaffeuse.
Sujet délicat de celui de la Première fois qui apporte une pause avant le feu d’artifices que représente Musicalix. Ce serait dommage de vous révéler les choix de costumes faits par Laure Becquignon. D'ailleurs le cliché qui illustre ce billet sont des photos de répétition qui préservent la surprise. Oser à ce point c’est du jamais vu et on applaudit.
Une comédie joyeuse qui vous fait passer une soirée légère mais de qualité comme on aimerait en trouver davantage dans les programmations. Les auteurs préconisent 15 ans et trois mois révolus pour goûter un tel niveau d’humour et de dérision. Soit ! N’attendez pas de vieillir pour en profiter.
On est tous portés sur la question, quatre pièces en un acte, mises en scène par Rodolphe Sand
Au Théâtre Mélo d’Amélie, 4 rue Marie Stuart, 75002 Paris, tel 01 40 26 11 11
Plus de renseignements sur le site du théâtre ou de la compagnie
© photo Lot