Et le même Guaino d'accuser la crise mondiale : « (...) il s'est passé quelque chose depuis 2007, la plus grande crise financière puis économique depuis la seconde guerre mondiale (...) »
On aura quand même soin de rappeler qu'en juillet 2007 : « La France comptait officiellement 2 415 000 chômeurs, soit 8,1 % de la population active (...) Sur ce total, 1,9 million était en catégorie 1 ( devenue depuis la réforme de 2008 la catégorie A ) et n'exerçait aucune activité (...) »
Ce qui n'a pas empêché Henri Guaino d'affirmer : « On n'a jamais tout essayé. C'est bien pour cela qu'il y a eu un sommet social, c'est bien pour cela qu'il y a encore des mesures à prendre et si cela ne marche pas, il faudra en prendre d'autres »
Dans l'immédiat, ce sont 430 millions d'euros de crédits que l'Etat a annoncé vouloir redéployer pour financer quelques mesures d'urgence, dont 150 millions d’euros consacrés à la formation des chômeurs « très éloignés de l'emploi »
A comparer avec le solde « recettes–dépenses » de l'Unedic qui selon ses propres prévisions atteindrait : -4,3 milliards d’euros en 2012 !
Unedic qui précise sur son site : « Pour 2012 la prévision d’équilibre financier se base sur le Consensus des économistes de janvier 2012 qui anticipe une croissance nulle en 2012. L’emploi affilié diminuerait de 123 300 postes, en lien avec la récession attendue au premier trimestre. En 2012, la hausse du nombre de chômeurs indemnisés par l’Assurance chômage serait supérieure à celle de 2011 (+140 500 chômeurs indemnisés). Cette situation du marché du travail accentuerait les dépenses et ralentiraient les recettes du régime d’Assurance chômage (...) »
Avouons qu'on est bien loin de la toute petite embellie d'avril 2011 où Xavier Bertrand annonçait s'être fixé une obligation de résultats en matière de lutte contre le chômage. Ajoutant à l'époque que : Nicolas Sarkozy sera avant tout jugé sur cet indicateur en 2012.
Alors, que compte faire notre président face à des résultats dont son gouvernement et lui même portent malgré tout la responsabilité ?
Et bien, dans un premier temps il a retrouvé les accents du candidat de 2007 pour fustiger : le système actuel « totalement défaillant » de formation des chômeurs. En outre : « Il souhaite une réforme systémique » et fixe un objectif : « (...) que chaque chômeur ait une formation » et « l'obligation, à l'issue, d'accepter l'offre d'emploi qui lui est proposée » Que n'avons nous élu cet homme ? On en rirait, si ce n'était pas si grave !
Celà va t-il remettre en cause, à court terme, tout ou partie de l'indemnisation des chômeurs ?
Normalement, la convention d'assurance-chômage en vigueur actuellement n'arrivant à son terme qu'à la fin de 2013, il n'est pas question de revoir ce calendrier. Ce qui est au moins une garantie de deux ans pour les chômeurs.
En ce qui concerne le financement, selon Gaby Bonnand, président de l'Unédic (CFDT) qui cèdera sa place en février à Geoffroy Roux de Bézieux, l'actuel vice-président (Medef) de l'Unedic : « (...) Ce n'est pas la première fois que l'Unédic va connaître un tel niveau d'endettement (...) » Mais ce qui est alarmant : « (...) c'est la situation de l'emploi et la prévision de croissance de 0% (...) »
Or, face à une telle situation, force est de constater que les mesures lancées par Nicolas Sarkozy à l'issue du sommet social sont totalement sous dimensionnées. Notamment la suppression, pendant 6 mois, des cotisations sociales pour l'embauche des jeunes de moins de 26 ans dans les très petites entreprises (TPE) qui aura surtout pour effet de bloquer l'embauche des toutes autres catégories d'âge.
Il est clair que cette fois-ci le « travailler plus et mieux » de l'UMP que devrait certainement reprendre le Président ( qui devrait être candidat ), ne suffira pas à calmer des français lassés de voir qu'on essaye une fois de plus de leur vendre un slogan au lieu de solutions !