Franchement, je ne comprends pas bien à quoi joue le candidat socialiste. Peut-il encore croire une seconde que la victoire tombera comme un fruit mûr de l’alternance ? Qu’il l’ ait cru en 2002, passe encore, qu’il en était persuadé en 2007, c’était limite, mais qu’il se berce encore d’illusion en 2012, c’est dramatique. Tout indique que les français n’en peuvent plus, du système économique, du système politique, de la vie qu’on les oblige à mener. Le rôle de la gauche a toujours été d’ouvrir des perspectives, de trouver des remèdes aux souffrances humaines, de mettre la société en mouvement pour que l’égalité triomphe enfin. Et là ? Rien. Je ne mets pas dans même sac le front de Gauche, qui invente, tape du poing sur la table et c’est très bien. Mais je ne me réjouis pas d’un candidat socialiste qui mise sur le silence pour accéder au sommet de la république. C’est tout le navire de la gauche qui risque de chavirer. Veut-on vraiment enfermer les français dans un choix entre la droite extrême et l’extrême droite ? Réveillez-vous, camarades ! Les souffrances sont telles que nous voulons entendre les formations de gauche débattre sur l’opportunité de nationaliser les banques, d’augmenter les salaires, de changer le commerce mondial, de donner le pouvoir aux salariés dans l’entreprise, etc. Si ce débat n’a pas lieu, les français continueront d’être bercés par un débat libéralo-sécuritaire qui promet des lendemains dramatiques pour notre pays.
de Catherine Ballivian, Montreuil-sous-Bois (Seine St Denis), dans l’Humanité Dimanche n° 295, du 19 janvier 2012
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