C’est si bon que tu sois rentré* : Gilad Shalit ouvre son profil Facebook

Publié le 20 janvier 2012 par Ananim

A la libérationde Gilad Shalit, retenu en otage plus de cinq ans par le Hamas dans un sous-sol de labande de Gaza, la presse israélienne a signé un accord en s’engageant àrespecter la vie privée du jeune homme et de sa famille. J’ai le souvenir émude ce jour d’octobre ou nous étions scotchés à nos écrans d’ordinateur poursuivre en direct, la libération de ce jeune homme, devenu un peu moins jeuneavec les années.Cette semaine,Gilad a ouvert son profil Facebook. Comme un signe peut-être de retour à la vienormale. De l’obscuritéinfernale, il nous est revenu dans la lumière d’hiver. Dans l’édition du grandquotidien qui a suivi sa libération, un appel a été lancé à lui écrire deslettres. Les plus belles ont été ensuite publiées. Et je me souviens bien l’émotionqui m’a saisie en les lisant, une à une, comme de précieux trésors. 
Il y avaitdans ces auteurs beaucoup de femmes qui expliquaient la souffrance qu’ellesavaient ressentie en imaginant la détention d’un de leurs fils, qui parlaientde leurs proches disparus pendant la guerre, qui racontaient les prières sanscesse renouvelées pour son retour. Une lui proposait aussi de le recevoir pourun repas de Shabat. J’ai touché du doigt ce sentiment généralement partagé dansle pays que Gilad était l’un des leurs. Chacun se l’était un peu approprié. Ou plutôtchacun s’était un peu approprié la peine de ses parents de savoir leur filsenfermé quelque part si près d’eux sans jamais savoir si l’issue serait la mortou la libération.
Alors aujourd’hui,Gilad n’est plus une cause. Il est un Israélien comme les autres. Et tout lemonde s’en réjouit. Moi, ça m’émeut même un peu.
*Titre de lachanson de Arik Einstein "Kama tov shebata", écrite à la nouvelle de sa libération et diffuséesouvent pendant ces quelques jours où le pays était suspendu à l’idée de cemiracle – et de ses conséquences sur la libération de terroristes.