Douze heures après la fermeture brutale d’un des 15 sites les plus fréquentés de la planète, certains restent abasourdis. Si 2 camps s’affrontent, les pragmatiques constatant que « c’était prévisible », les autres arguant qu’il s’agit d’un acte de guerre de la part des industries du divertissement, certains se demandent tout simplement pourquoi.
En effet, si beaucoup de gens étaient informés qu’une partie non négligeable des créations présentes sur les sites de la galaxie méga (mégaupload, mégavidéo) ne respectait pas les lois sur les droits d’auteurs, un nombre certain de gens l’utilisait de bonne foi. A titre de comparaison, YouTube et d’autres plateformes vidéos contiennent des contenus similaires, et ne semblent pas pour l’heure risquer d’être inquiétés.
Car Megaupload n’était pas un sombre site opérant depuis un quelconque paradis pour pirate, si il était domicilié à Hong Kong, respectable place de commerce internationale c’était probablement avant tout pour des raisons fiscales. Mais le coeur de l’activité, l’hébergement, se situait aux Etats Unis et en Virginie plus précisément. Et c’était une l’une des clefs de son succès, la vitesse de téléchargement, qui n’aurait pas pu être obtenu dans des endroits reculés.
Le gouvernement US laissait donc jusque là Megaupload s’adonner à ses activité ? Tout à fait, puisqu’il respectait le DMCA (pour Digital Millennium Copyright Act) en ce sens que tout contenu signalé comme enfreignant les droits d’auteurs était supprimé.
La question du revirement est donc au coeur de l’épisode actuel. Quels sont les nouveaux éléments en mains du département de la justice américain ? Un acte d’accusation de 72 page étaye l’action en cours, s’attardant entre autre sur le style de vie des fondateurs de Mégaupload.
Le site du FBI nous apprends ainsi qu’a été saisi pour 50 millions de dollars de biens, avec en autre une liste de voiture assez conséquente, (Maserati, Lamborgini, et quelques Mercedes) dont les plaques d’immatriculation sont assez éloquentes : « Mafia », « Guilty » (coupable), « Stoned » (défoncé), « Police »…
Alors que des charges attendues comme la violation du droit d’auteur y sont inscrites, d’autres comme le blanchiment d’argent y figurent aussi.
Toujours est il que les protagonistes ayant été arrêtés, un procès aura lieu prochainement qui permettra certainement d’en savoir plus sur ce qui a fait tomber le géant du streaming.
Et à moins d’une issue favorable devant les tribunaux, la culpabilité n’étant pour le moment que présumée, il est très peu probable que les fichiers hébergés même légalement, tout autant que les abonnements souscrits, puissent être récupérés.
En riposte, les Anonymous ont menés des attaques toute la nuit; à l’heure actuelle le site d’universalmusic est toujours à terre mais celui du département de la justice américain, et de notre hadopi nationnale, ont été rendus indisponibles par DDoS après des appels émis depuis twitter.