Ces propos de Winston Churchill, utilisés pour décrire le choix de la Grande-Bretagne en faveur des Etats-Unis contre l'Europe, la Fédération Française de Rugby aurait tout aussi bien pu les tenir pour affirmer son attachement aux règles de l'IRB, institution hautement Anglo-saxonne, plutôt qu'aux intérêts nationaux défendus par la Ligue Nationale de Rugby.
La LNR avait en effet décidé de ramener la suspension "domestique" d'Alexandre Audebert de 8 semaines à 30 jours, après la décision de l'ERC d'infliger cette lourde sanction au joueur Clermontois pour un mauvais geste perpétré lors d'une rencontre de Coupe d'Europe (voir l'article de Renvoi aux 22 sur ce dossier). La non-dissociation des décisions disciplinaires impose aux instances nationales d'interdire aux joueurs de disputer la moindre rencontre pendant la durée de la sanction imposée par une instance internationale. Il s'agit d'une règle édictée par l'IRB qui n'a jamais été remise en cause jusqu'à présent.
Aujourd'hui, la commission d'appel de la FFR a battu en brêche la décision de la Ligue qui avait, de fait, dissocié la sanction.
En prenant une telle position, la Fédération fait preuve d'une docilité qu'on comprend lorsqu'on sait que le président de l'IRB n'est autre que B. Lapasset, futur ex-président de la FFR. De surcroît, il n'est pas difficile de défendre un point de vue qui, après tout, est respectueux des réglements régissant le rugby.
Mais on aurait souhaité davantage de courage de la part de la Fédération, qui aurait dû saisir cette occasion pour mettre sur la table une question importante, qui ne peut être considérée comme intangible compte tenu de l'évolution du rugby depuis son entrée dans le professionnalisme.
La réaction de la Ligue sera primordiale pour l'avenir de ce dossier. Une acceptation de la sanction initiale de 8 semaines contre A. Audebert conduirait sans doute à enterrer ce dossier pour un long moment...
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