Cette semaine, un viandard comparaissait devant le tribunal correctionnel de Gap (Hautes-Alpes) pour infractions à la chasse.
Les faits : en période hors chasse, le soir, il avait tiré en direction d'un groupe de mouflons depuis son 4X4 Mercedes.
Il s'était fait gauler par les gardes-chasse alors qu'il s'empressait d'aller vérifier, toujours à bord de sa caisse, qu'il avait bien flingué un animal.
Devant s'expliquer à la barre sur son comportement, il a balancé cette phrase admirable de précision, digne d'un diagnostic clinique : "J’ai tiré, je ne peux pas m’en empêcher."
Voilà un chasseur qui, approchant les 60 balais, reconnaît qu'il est accro au sang et assume son addiction.
La racaille des talus aura beau cacher sa misère psychologique sous de pseudos prétextes écologiques, aura beau invoquer la nécessité de régler les problèmes de surpopulation d'animaux (déséquilibres en réalité créés par les chasseurs eux-mêmes), aura beau célébrer les vertus de l'exercice en pleine nature avec une bande de potes et le cubi de rouge jamais très loin, elle ne parviendra pas à faire oublier que ses représentants sont à l'image des tueurs en série : des types qui ne peuvent pas s'empêcher de faire crever un être vivant sensible, qui négligent le fait que ça caille, ça vente, qu'il y ait un brouillard à couper au couteau, que ce soit le crépuscule, qu'ils soient à proximité d'un terrain de foot, d'une école, d'une départementale, pour utiliser leur arme.
Oui, ce sont des gens malades. Quand tu ne peux pas t'empêcher de tirer sur un être vivant qui court, vole, se repose, tu es malade.
Il y a aujourd'hui en France un peu moins d'un million (faut pas croire les chiffres bidonnés des fédés de chasse) de mecs barrés comme celui qui a reconnu être addict à la chasse, donc à la mort loisir.
La chasse, c'est la guerre en temps de paix. Et pour faire la guerre alors que tu n'y es vraiment pas obligé (même que tu raques pour ça), il faut être complètement à la masse.