Claire Morgan, Here is the end of all things, 2011, Courtesy Claire Morgan et galerie Karsten Greve, Paris
Mais d’où nous vient donc cette fascination pour le monde animal ?
Evidemment beaucoup de philosophes se sont posés la question et ce n’est pas l’objet de mon post d’aujourd’hui que de répondre à cette immense interrogation.
Néanmoins, parfois, ma passion pour le mélange art et animal me semble presque exagérée.
En bonne groupie, je me suis ruée sur l’exposition « Bêtes off » à la Conciergerie et dont le commissaire n’est autre que le directeur de mon musée chouchou, celui de la Chasse et de la Nature.
J’y suis allée en toute confiance sans la moindre peur d’être déçue et effectivement je fus ravie, enchantée même. Oui c’est cela peut-être, l’addition art et monde animalier donne souvent un résultat magique, comme si on jetait un sortilège sur les visiteurs qui en perdent leur esprit critique.
Faites donc l’expérience, rentrez, par exemple, dans la cabane recouverte de plumes aux sublimes reflets et découvrez des murs constitués de livres empilés. L’artiste Markus Hansen la nomme Crisis Cabin.
Vous n’êtes pas convaincus? Hé bien dans ce cas, observez l’œuvre de Claire Morgan, jeune prodige de l’art contemporain, qui m’avait déjà subjuguée à la FIAC en 2009, et qui récidive ici avec encore plus de brio. Des centaines de fils auxquels sont suspendus des plumes formant la trajectoire du vent suite à l’envol d’un hibou. Penchez-vous un peu, le reflet de cette constellation est saisissant dans le miroir noir et brillant posé juste en-dessous de cette installation.
Ghyslain Bertholon, Vanitas 2007-2011, collection de l’artiste
Le tatoo en céramique découpé, les oiseaux joueurs de guitare électrique, tous vous attendent dans ce qui fut le haut lieu du pouvoir parisien qui n’a pas toujours procuré autant de bonheur aux habitués, notamment pendant la Terreur.
L’exposition se termine par une vanité, genre pictural dont raffolaient les hollandais au XVIIe siècle, et dont les fondements chrétiens nous rappellent notre condition de mortel. Ici, c’est un cerf, qui, pour s’imposer et séduire les biches, a voulu avoir les plus grands bois. Bien mal lui en prit car désormais ils sont si imposants qu’ils l’empêchent de se déplacer et le confinent à une mort aussi lente que certaine. Belle transposition de nos vanités modernes et bien humaines.
Bêtes off
Jusqu’au 11 mars 2012
Conciergerie
Palais de la Cité
2 bd du Palais, Paris 75001