Titre : Kaamelott, T6 : Le Duel des Sages
Scénariste : Alexandre Astier
Dessinateur : Steven Dupré
Parution : Novembre 2011
Je suis un grand fan de la série télévisée « Kaamelott ». J’en possède tous les DVD et n’hésite à m’y plonger lorsqu’elle est rediffusée à la télévision. Tout naturellement, je me suis intéressé à son immersion dans le neuvième art qui date d’il y a environ cinq ans. Je me doute que beaucoup d’entre vous ont déjà une idée toute faite de ces albums. Voilà encore une exploitation commerciale d’un filon qui marche. Il ne peut donc pas y avoir de qualité dans ces opus. Je ne vous cache pas que c’est le premier sentiment que j’ai ressenti lorsque j’ai découvert le premier tome de la série dans les librairies. Je l’ai néanmoins feuilleté et ai pris un plaisir certain à découvrir les versions dessinées de mes personnages préférés. Depuis, la saga s’est développée et compte maintenant six tomes depuis la parution récente de « Le duel des mages » chez Casterman. D’un format classique, cet album est scénarisé par le créateur de « Kaamelott » Alexandre Astier. Il a confié le dessin à Steven Dupré que je ne connaissais pas jusqu’à maintenant.
Comme l’indique la préface de l’album, cette aventure est contemporaine du Livre I de la série télévisée, s’inscrit dans la grande épopée de Kaamelott, alors qu’Arthur vient de construire sa forteresse et d’instituer les réunions de la Table Ronde. Dans cette histoire, Arthur est obligé d’admettre que Merlin l’enchanteur n’est pas vraiment à la hauteur des attentes. Au cours d’une réunion avec ses chevaliers, il est décidé de la soumettre à un duel avec un de ses collègues afin de mettre sa place en jeu…
De mon point de vue, cet album s’adresse avant tout aux adeptes de la série initiale. Sans avoir une connaissance parfaite de tous les épisodes, il me parait indispensable de connaitre les grandes lignes concernant les personnages pour profiter pleinement de l’humour qui habite cette lecture. Il est évident que je prends toujours du plaisir à découvrir les différents protagonistes pour lesquels j’ai une réelle affection depuis leurs aventures télévisuelles. C’est pourquoi, j’ai été immergé dans l’univers créé par Astier dès les premières cases et les premiers dialogues. Ce phénomène est accentué par le fait que les deux premières scènes reprennent des lieux et des codes de l’œuvre originale.
Une fois que l’intrigue s’est installée avec la décision d’organiser un duel d’enchanteur, on quitte le sentier de la série télévisée pour partir à l’aventure. Les paysages sont nouveaux et l’issue est inconnue. Je vous en avoue que j’étais assez impatient de découvrir le combat a priori déséquilibré entre le gaffeur Merlin et le brillant et machiavélique Elias. Le combat se fait en plusieurs temps. Il y a la phase éliminatoire pour déterminer le challenger puis le voyage vers le « ring » final pour enfin aboutir à la conclusion avec le duel.
Ces différentes étapes donnent lieu à des gags plutôt réussis. Que ce soit la maladresse des challengers, l’antipathie entre Merlin et Elias ou encore les bourdes de chacun des protagonistes, les thèmes humoristiques sont nombreux. Comment dans sa source télévisuelle, le principal outil humoristique réside dans les dialogues et la capacité qu’a Astier à enchainer les vannes à un rythme effréné. On ne retrouve pas l’intensité humoristique des épisodes télévisés. Je ne pense que cela vienne des textes mais du support. Les acteurs sont tellement bons qu’ils arrivent à donner toute son ampleur à un texte excellent. Les dessins de Dupré n’arrivent pas à générer cette même atmosphère. Ce qui aurait été des éclats de rire devant ma télévision ne sont que des sourires devant ma bande dessinée. Ce n’est déjà pas si mal. Le plaisir de la lecture est évident mais nos zygomatiques ne sont pas utilisés à leur limite, loin s’en faut. L’autre bémol est que la dernière partie est finalement la moins drôle. La mise en place des épreuves offrent des temps morts qu’on ne trouve pas au début de l’album. C’est dommage car on préfère une montée en puissance qu’une légère baisse de régime.
Concernant les dessins, ils sont ressemblants. On n’a aucun mal à retrouver les différents protagonistes avec un plaisir certain d’ailleurs. On est loin de l’habitude trop fréquente de ces séries nées de la télévision qui nous offrent un dessin bâclé et sans âme. Le style de Steven Dupré est classique. Il ne transcende pas l’œuvre mais accompagne agréablement la lecture. Il traduit assez bien sur les visages les moments de colère, d’incompréhension ou de désespoir qui agrémentent bien souvent les aventures de nos héros. Quant aux couleurs, elles sont simples et ne surchargent pas la narration.
En conclusion, « Le duel des mages » est un album honnête qui respecte l’esprit de « Kaamelott ». Je pense que les adeptes de la série y trouveront leur compte. En tout cas, j’y ai trouvé le mien. Certes, il ne s’agit pas du bouquin de l’année et on ne rigole pas aux larmes au découvrant les gags. Mais cela ne m’a pas empêché de passer un moment divertissant et agréable. Il est possible que je m’y plonge à nouveau en attendant désespérément l’adaptation sur grand écran de cette remarquable série…
par Eric the Tiher
Note : 12/20