En douce, un des plus brillants gestionnaires nord-américains vient de passer le flambeau à ses acolytes. Eric Bushell remet la direction quotidienne du fonds Revenu Élevé Signature CI à Geoff Marshall, Joe D’Angelo et Ryan Fitzgerald.
S’il a abandonné la gestion quotidienne de quelques fonds, c’est simplement que dans les faits il voulait tourner un peu plus les projecteurs vers les membres influents de son équipe. Avec les négociateurs, analystes et gestionnaires, elle est composée maintenant de plus de 30 partenaires.
J’ai rencontré Bushell la semaine dernière au Club St-James. Fidèle à ses habitudes, il est extrêmement volubile. Son équipe a eu beau lui fignoler un beau Powerpoint et lui installer tout le nécessaire… il a tassé le micro et n’a pas changé de diapos une seule fois.
Émancié, chemise fripée et collet de travers… Dans une foule, on confondrait facilement Bushell pour le directeur informatique d’une animalerie. La comparaison s’arrête ici. Dès qu’il ouvre la bouche on se rend compte que Bushell vit toujours 3 ans an avance sur les autres. Il a un don, une acuité extraordinaire à anticiper les coups de dominos. On n’a qu’à regarder la carte de pointage du fonds Revenu Élevé Signature pour comprendre.
Dans les jumelles d’Eric Bushell
«En 2012, je m’attends à ce que des pays européens sous pression soient obligés de vendre quelques-unes de leurs infrastructures. Ports, usines de traitement des eaux, autoroutes, aéroports… qui veut acheter un aéroport?…»
Selon lui, les marchés boursiers seront stimulés par les nombreux développements à venir de l’autre côté de l’Atlantique. Le marché obligataire fait face à des risques importants. Pour la première moitié de l’année, de nombreux pays devront refinancer leur gigantesque dette. Le raffermissement des conditions de crédit souverain en Europe devrait va favoriser une émergence de solutions provenant du privé. La nature a horreur du vide, on trouvera de nouvelles sortes de financement par le biais d’obligations de sociétés et d’actions. Si on trouve des terrains d’entente et que la confiance revient, il s’attend à voir les marchés boursiers prendre 25%.
Pour les gestionnaires, ça demandera beaucoup de souplesse et de stratégie. On n’entre pas vraiment dans une période propice aux fonds indiciels!
«S’il y a une nouvelle bulle en ce moment, c’est une bulle de corrélation! C’est incroyable maintenant de constater que TOUT est inter-dépendant. Il n’y a plus de frontière…»