On reproche beaucoup à François Hollande mais aussi à François Bayrou de rester discrets sur leur programme. On pourrait faire le même reproche à Nicolas Sarkozy : si quelqu'un a compris en quoi consistait son projet de TVA sociale, qu'il le dise!
Mais l'exemple vient de loin et de… haut (je ne suis pas sûr que cet adjectif convienne vraiment, mais à défaut…), je veux dire de Nixon, si j'en juge par ce rappel de ses "secret plans" pour en finir avec la guerre du Vietnam en 1968, avec la levée du contrôle des prix en 1972… qui agaçaient (le mot est faible) les commentateurs mais ont trouvé grâce auprès des théoriciens de la stratégie. "The American citizenry, écrivait par exemple Steven Kerr, l'auteur d'un formidable article sur les incitations (On the folly of rewarding A while hopping for B), wants its candidates for public office to set forth operative goals, making their proposed programs "perfectly clear" specifying sources and use of funds, etc. However, since operative goals are lower in acceptance, and since aspirants to public office need acceptance (from at least 50.1 percent of the people), most politicians prefer to speak only of official goals, at least until after the election." Dit autrement, tout le monde est convaincu que l'austérité sera au rendez-vous et l'accepte, mais un détail trop précis des mesures proposées pour réduire les déficits reviendrait à couper l'herbe sous les pieds du candidat. D'où ce sentiment étrange de flou et d'incertitude qui entoure ce début de campagne.