Ce label un tantinet gadget « pensé » par Yves Jégo missionné par Nicolas Sarkozy devait être un début de réponse bien mièvre aux : plus de 500 000 emplois industriels perdus, sachant que la part de l’industrie dans le PIB français est passée de 24 à 14 %. La France constataient Patrick Artus, Marie-Paule Virard dans leur livre La France sans ses usines : « (...) a vécu dans l’idée qu’elle pouvait bâtir une économie sans usines, tournée vers les services. Mais il apparaît aujourd’hui que, lorsque les usines partent, les services finissent par suivre le mouvement (...) »
En ce qui concerne le textile, nous vous expliquions le 2 décembre 2011 comment Frédéric Lefebvre s'était démené pour obtenir le label d'état d' Entreprise du Patrimoine Vivant, ainsi que les aides afférentes, à la marque John Galliano. Sachant que « (...) Le label Entreprise du Patrimoine Vivant est une marque du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, mis en place pour distinguer des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence (...) »
Il faut dire que la marque John Galliano est la propriété de LVMH appartenant à Bernard Arnault qui n'a jamais caché sa proximité avec Nicolas Sarkozy.
Attention dont n'auront visiblement bénéficié les ouvrières pourtant talentueuses de Lejaby victimes des choix stratégiques de leurs dirigeants, et qui ont appris hier, que le repreneur de leur marque : « (...) envisage de conserver 195 salariés sur les 450 que compte encore Lejaby et de fermer l'unité de production d'Yssingeaux (Haute-Loire), qui emploie près d'une centaine d'ouvrières, pour finir de délocaliser la fabrication dans le Maghreb (...) » Les salariés licenciées seront néanmoins ravies d’apprendre que celui-ci : « a indiqué vouloir lancer une nouvelle marque baptisée Lejaby-Luxe qui sera fabriquée en France, à Rillieux-la-Pape, par une quarantaine de personnes si le projet démarre bien (...) »
Ce qui signifie en clair que la TVA sociale chère à notre Président et à Laurence Parisot si elle avait été en place, n’aurait pas de toute façon pas pu sauver les emplois.
Xavier Bertrand le toujours ministre du travail a trouvé le moyen de se féliciter de ce que : « le tribunal de commerce de Lyon ait désigné un repreneur de l'entreprise (...) » tout en précisant que les salariées licenciées : « verront 98% de leur rémunération maintenus pendant un an (...) »
Ce à quoi il faut ajouter : « Un budget de 500.000 euros prévu pour l'accompagnement du plan social, afin d'aider les salariés à se reconvertir (...) » fourni par le repreneur.
Au de-là des propos qui frisent la provocation et l'offre dérisoire qui ne permettra en aucun cas aux salariées de retrouver rapidement un emploi équivalent leur permettant, comme elles disent elles-mêmes, de nourrir leurs gamins ou payer leurs maisons ! il faut noter l’absence de réaction de l’UMP.
Oui, mais ils ont un excuse ! En effet, après s’être félicités de la qualité du sommet social, a une autre préoccupation. Ils sont en train de remettre en selle Jean-Louis Borloo qui avait été reçu par Nicolas Sarkozy pour préparer le sommet social du 18 et surtout contrer la poussée de François Bayrou !
Que voulez-vous, on a les priorités qu’on peut chez le « Président courageux qui protège » !
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Nouvel Obs