Le statut de chroniqueur intérimaire a des avantages : là, maintenant, je ne trouve pas d’exemples, mais il y en a sûrement. Il a aussi des inconvénients : si la plume le démange et que l’ironie le titille hors mission, il n’a qu’à ronger son frein. Problème : quand vient enfin son tour, le plus souvent, il est trop tard. La chronique n’est pas un plat qui se mange froid.
Au début du mois, c’est ainsi que le susnommé intermittent se serait volontiers montré gentiment taquin à l’encontre de la conférence parisienne « le Web 11 » – http://leweb.net/. Quinze jours plus tard, l’objet peut-il encore faire sourire ? Le slogan de ladite conférence se prêtait pourtant à moult amusements : le rassemblement se voulait en effet placé sous l’enseigne du SoLoMo. Social, Local, Mobile. Hors cette trilogie, point de salut aujourd’hui pour un site web, selon les spécialistes rassemblés. SoLoMo : avouez qu’il y avait très certainement matière à galéjades. Ce sera pour une autre fois.
D’autant que dans ce grand concert en SoLoMo, une voix discordante s’est fait entendre. Ou plus exactement, elle n’a pas été beaucoup entendue justement, comme le rappelle sur Zdnet le journaliste et blogueur Benoît Darcy http://goo.gl/dN0c3. Une voix qui au SoLoMo, a tenté de substituer le PoSo : le postsocial. Selon George Colony, patron du célèbre cabinet d’analyse Forrester Research, l’apogée du réseau social serait déjà derrière nous. Les sites arriveraient à saturation, et les utilisateurs seraient en train d’atteindre le maximum de temps qu’ils peuvent de toute manière y consacrer. Trouver de nouveaux membres et multiplier les interactions deviendraient de ce fait de plus en plus difficile.
La fin des réseaux ? On en n’est certes pas encore là. N’empêche que le chroniqueur intermittent s’en serait voulu de manquer les premiers signes du glissement progressif du SoLoMo vers l’ère PoSo.
(Publié dans Le Monde daté du 21 décembre 2011)
Olivier Zilbertin