Pour grappiller quelques voix supplémentaires auprès des chasseurs et agriculteurs, Nicolas Sarkozy propose de " relâcher la pression " sur la préservation de l'environnement. Les organisations environnementales estiment que ce recul est inadmissible...
Lors de son déplacement mercredi 17 janvier en Ariège pour ses voeux au monde rural, Nicolas Sarkozy n'a pas hésité à déclarer, qu'il allait prendre un certain nombre de décisions afin de " relâcher la pression " (en matière d'environnement ) : "J'ai conscience que l'aspect tatillon de règlement administratif vous insupporte, je prends exemple des règles environnementales, la question de l'eau, la protection de l'eau... Nous allons prendre des mesures pour relâcher la pression..." a-t-il ainsi déclaré.
La candidate EELV, Eva Joly et la secrétaire nationale d'EELV, Cécile Duflot, ont répondu à ce qu'elles estiment être des propos des "très graves", accusant le Président d'être un "braconnier de l'environnement". Selon elles, le Président "humilie ceux qui ont crû à la sincérité de la démarche du Grenelle de l'environnement et (il) insulte notre avenir en traitant de façon très légère la question de l'eau, une ressource essentielle et vitale pour l'humanité."
Le réseau Générations Futures a également tenu à réagir fermement face à des déclarations " qui attaquent frontalement la défense de l'environnement et qui ne sont dictées que par un calcul électoraliste ".
La rupture avec les écologistes ?
La période nuptiale de Nicolas Sarkozy avec les défenseurs de l'environnement semble donc belle et bien révolue. Après avoir fièrement pausé aux côtés d'Al Gore à l'issue du Grenelle de l'environnement en 2007, M. Sarkozy n'a plus peur de l'impact que peuvent avoir des propos pour le moins hasardeux. En effet, les organisations environnementales estiment que le Président brade des sujets de préoccupation essentiels, ridiculisant ceux qui ont cru à la sincérité de sa démarche.
Pour François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, " M. Sarkozy déclare n'importe quoi sur la protection de l'eau, un domaine dans lequel la France est pourtant très mal placée car elle ne pourra pas retrouver le bon état écologique des eaux comme l'exige pourtant la Directive cadre sur l'eau européenne." " Ces propos ne sont pas digne d'un Président de la République mais sont ceux d'un candidat à la dérive dans les sondages et qui ne sait plus quoi faire pour s'attirer les bonnes grâces des franges les plus réactionnaires de l'opinion !" ajoute t'il.
Rappelons que Nicolas Sarkozy avait déjà tenu des propos similaires, à la clôture du Salon de l'agriculture 2010, déclarant avec une grande spontanéité que les questions d'environnement, "ça commence à bien faire".
Célia Garcin