Magazine Bien-être

"Ce n'est pas spirituel"

Publié le 19 janvier 2012 par Joseleroy

Prochain atelier à Paris

Vendredi 20 janvier à 20h30 chez José et Lorène Le Roy

Gratuit

renseignements : [email protected]

Voici quelques extraits d'un entretien inédit datant de 2005

"José Le Roy (JLR) : En quelques mots, qu'est-ce que la Voie Sans Tête pour toi ? En quels termes présenterais-tu cette voie aux gens?


Douglas Harding (DH) : C'est la voie des gens qui trouvent, quand ils pointent vers leur visage, qu'ils sont en train de pointer vers l'Espace, l'Espace pour les autres têtes. C'est la voie des gens qui , quand ils pointent ici, trouvent qu'ils pointent vers une Capacité, Rien, l'Espace. Les autres personnes ne sont pas à décapiter, seulement celle-ci.


JLR : Et que découvrons-nous lorsque nous regardons dans cette direction?


DH : Eh bien, je découvre qu'ici, où je suis, se trouve l'Espace pour que le monde s'y produise. C'est l'Espace, la vacuité dans laquelle tout se produit; l'Espace sans limite. Mais les autres ne sont pas à décapiter; j'ai besoin des têtes. J'ai besoin de ta tête, José. Je suis l'unique sans tête, ici. J'ai besoin des têtes de toute l'humanité et des animaux.


JLR : Donc c'est une voie de connaissance de soi ? Est-ce une voie pour connaître son  propre soi?


DH: Il s'agit de tourner son attention de ce que nous regardons vers ce à partir de quoi nous regardons. C'est la grande tâche : tournez votre attention de ce que vous regardez vers ce à partir de quoi vous regardez. Ce que je regarde, ce sont mes problèmes, ce à partir de quoi je regarde est la solution.


JLR : Et comment appellerais-tu cette voie : une philosophie, une religion, une spiritualité ?


DH : Non, c'est factuel ; ce n'est pas spirituel. Je ne veux pas de spiritualité « merci non » (en français). Je vous laisse la spiritualité, je veux la vérité. « J'ai besoin de vérité » (en français).


JLR : Est-ce plutôt alors de la philosophie?


DH : De la philosophie ? Non. La philosophie est pleine d'idées. Ceci est une seule idée, non beaucoup d'idées. En fait ce n'est même pas une idée, c'est une expérience.
Mais la grande question, José, est : que suis-je? Quelle est la différence entre ce que je regarde et ce à partir de quoi je regarde ? Ce que je regarde, ce sont de nombreuses choses, de nombreux problèmes; ce à partir de quoi je regarde est une... Clarté, Vacuité, Rien (« no-thing » en anglais), Capacité.


JLR : Donc c'est une voie pour découvrir qui je suis, qui je suis vraiment, vraiment, vraiment?


DH : Ce que je suis, non pas qui je suis. Demander qui je suis, c'est déjà présumer que je suis « qui »; le mot « qui » renvoie à quelque personne. Le mot « qui » est contaminé. Non : que suis-je? Le mot « qui » sous-entend mes relations avec les autres. Je ne pose pas la question « qui suis-je? », non car la question « qui suis-je? », « qui suis-je? », « qui suis-je? » ne conduit à rien car le « qui » suppose la réponse. « Qui » signifie un parmi beaucoup, un parmi d'autres. Donc je ne veux pas du mot « qui », je veux le mot « quoi ».


JLR: Souvent, tu fais la différence entre le petit et le grand?


DH : Le petit est le petit dans le miroir, le petit Douglas, et le grand est le grand ici (Douglas pointe avec son index au-dessus de ses épaules), qui n'est pas Douglas mais qui est capacité pour toutes les choses, vide pour les émotions.


JLR : Tu utilises aussi les expressions de troisième personne et de première personne.


DH : Celui-ci (en pointant au-dessus de ses épaules) est la Première Personne. Tu es pour moi en ce moment une seconde personne et cette seconde personne est différente de la Première Personne. Mon cher José est en ce moment, pour moi, une seconde personne et Magali, qui est là, est une troisième personne. Un (en pointant au-dessus de ses épaules), deux (en pointant vers José), trois (en pointant vers Magali); première personne, seconde personne, troisième personne.


JLR : Donc la question est d'aller du petit vers le grand, de la troisième personne vers la Première. C'est une sorte de chemin, de voyage. La voie sans tête nous demande-t-elle de faire ce voyage?


DH : Non, il n'y a pas de voyage. Non (Douglas tape dans ses mains), cela se rejoint (it collapses).


JLR : Cette découverte est-elle une connaissance ou une expérience?


DH : Une connaissance ? Non, non, ce n'est pas une connaissance, c'est uneexpérience. Une expérience de première main, une expérience directe. La connaissance est une information sur un objet, cette expérience est une expérience du sujet."


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