Alors même que la France a perdu son triple A, certains pays ont eu la chance de le conserver. C’est le cas de la Suisse qui a notamment entrepris depuis des années les réformes nécessaires pour se désendetter et qui mène une gestion de ses finances relativement saine.
Dans le monde, seuls 12 pays ont conservé leur AAA. Parmi eux, en plus de la Suisse, on trouve l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Danemark, la Finlande, la Norvège, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, Singapour et la Suède.
Les pays du Nord de l’Europe sont-ils mieux gérés ?
On peut presque dire que le « vilain » petit canard de cette liste, c’est le Royaume Uni : avec des perspectives économiques plutôt en demi-teinte, et un taux d’endettement plutôt élevé (plus de 80% du PIB), on se demande comment le pays a pu échapper à la dégradation. Mais peu importe, car ce n’est pas mon propos. Ce qui m’a étonné dans cette liste, c’est avant tout son côté « nordique » (du moins pour les pays d’Europe) : les pays du Nord de l’Europe seraient-ils mieux gérés que les autres pays du vieux continent ? C’est trop évident pour que ce soit une simple coïncidence.
En fait, en y regardant de plus près, et en faisant quelques recherches, je me suis rendu compte que 5 des 12 pays ayant conservé leur triple A sont des pays qui l’ont déjà perdu… et qui ont mis des années (et parfois plus de 10 ans) à le récupérer.
Certains de ces pays ont 2 autres points communs :
- des finances publiques suivies de près, et bien gérées, et parfois même à la limite de l’austérité
- ils bénéficient d’importantes ressources financières
Les pays qui ont conservé leur triple A sont aussi les pays les moins corrompus au monde
Autre comparaison intéressante : dans la liste des pays les moins corrompus au monde, on retrouve beaucoup de pays ayant conservé leur triple A. C’est notamment le cas du Danemark, de la Finlande, de la Suède et de la Norvège, mais également de l’Australie, et bien sûr de la Suisse (qui, rappelons-le, est le 8ème pays le moins corrompu au monde). Ce n’est, là aussi, probablement pas une coïncidence.L’exemple de la Suède : du sang et des larmes
La France serait bien inspirée de regarder ce que ces pays ont dû faire pour assainir leur situation : privatisations, réductions radicales des dépenses publiques, et autres décisions difficiles ont été nécessaires pour redresser le pays. Mais le chemin de croix fut, pour la plupart, long et difficile. Je prends souvent la Suède comme exemple : en 1993, l’économie du pays est exsangue, le système bancaire est en quasi-faillite, et le 1er ministre de l’époque décide de faire d’importantes réformes et d’augmenter les impôts afin de rétablir les finances du pays. Alors qu’il devient l’homme le plus détesté de Suède, la conjoncture économique favorable des années 1997-1998, couplée à ses réformes, permet au pays de revenir dans la course. La Suède récupérera son triple A 11 ans après l’avoir perdu, en 2004. C’est probablement ce qui attend la France pendant les 10 années à venir, et ce d’autant que la situation économique mondiale actuelle est bien pire que celle dans laquelle se trouvait la Suède à l’époque.
Bref, inutile d’en rajouter une couche, mais il est probable que la vie en France devienne encore plus difficile dans la décennie à venir. Et avec les élections présidentielles, il est peu probable que les mesures nécessaires – et forcément radicales – soient prises : difficile de se faire élire quand on ne fait rêver personne. Une raison supplémentaire, à mon sens, de venir s’expatrier en Suisse. Et vite.
Source des notations : S&P
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