- Je voudrais prendre à revers l'interprétation courante d'un revenu de base inconditionnel comme devant nous délivrer du travail alors qu'il est tout au contraire la condition d'un travail autonome et qu'il doit donc être considéré comme productif. C'est ce qui lui donne un tout autre sens que la seule suppression de la misère, justifiant dés lors un montant supérieur au minimum vital sans que cela puisse être considéré comme une simple dépense mais au contraire une ressource ou un investissement.
- Les institutions de l'autonomie et du développement humain visent à démocratiser l'accès au travail autonome par la sécurité financière d'un revenu garanti et les moyens d'exercer son activité (ateliers communaux, fablabs, coopératives, systèmes d'échanges locaux), tout ceci faisant partie des "supports sociaux de l'individu", de la production de l'autonomie qui n'est pas si naturelle mais le résultat d'une construction sociale.
- Le revenu garanti comme condition du travail choisi, d'un travail qui ne soit pas seulement alimentaire, opère aussi une reconversion de la consommation vers la production, ce qui devrait être beaucoup plus efficace écologiquement pour sortir de la société de consommation et du salariat productiviste, mais en mettant le travail, l'activité au coeur de la vie, loin de nous en libérer, même s'il faut pour cela nous donner le choix en nous libérant de la nécessité. S'il y a libération du travail, c'est dans le sens d'une libération du potentiel qui est en nous, délivré de la rentabilité immédiate.
- Si le financement doit bien en être assuré, il serait dommageable de l'identifier à un simple coût. Il faut au contraire présenter le revenu garanti comme une ressource pour des capacités inemployées et un investissement comparable à la formation, en plus de son rôle stabilisateur.