L’Observatoire Cegos a mené l’enquête auprès de 1 200 salariés et 300 responsables de réseaux sociaux dans les entreprises afin de mieux comprendre l’impact des médias sociaux sur l’activité professionnelle.
Les salariés parlent-ils de leur entreprise sur les réseaux sociaux ? Qu’en disent-ils ? Quel impact les réseaux sociaux ont-ils sur leur travail ?
Un usage professionnel plutôt « passif » des réseaux sociaux
Premier constat de cette étude, les salariés sont très présents sur les réseaux sociaux, surtout les plus jeunes. Facebook domine largement dans ce paysage avec 61% des salariés qui déclarent détenir et utiliser un compte Facebook. Les réseaux sociaux professionnels arrivent loin derrière : 9% pour Viadeo et 6% pour Linked In.
A titre professionnel, les salariés interrogés utilisent les réseaux sociaux avant tout pour agrandir le cercle de leurs connaissances (59%), prendre des informations sur le marché, les concurrents (44%) ou chercher un emploi (25%).
L’usage des réseaux sociaux relève principalement de la sphère privée. Les salariés se servent des réseaux sociaux d’une manière plutôt basique, principalement comme d’un « carnet d’adresse » ou au mieux comme d’une source d’information pour leur veille. Les ressources potentielles de ces réseaux pour un usage professionnel plus « actif » (prospection, recrutement, projets collaboratifs,…) sont encore peu développées parmi les salariés ».
Un meilleur accès à l’information, un impact globalement positif … mais jugé chronophage
Les réseaux sociaux ont indéniablement une incidence sur l’accès à l’information puisque près d’un tiers des salariés affirme que cela améliore cet accès : c’est le point le plus positif qui ressort de cette étude. En revanche, l’utilisation des réseaux sociaux peut se révéler chronophage et influer négativement sur la gestion du temps de travail.
Des pratiques différentes selon les CSP
Les pratiques sont différentes selon les salariés, les employés et les ouvriers utilisent avant tout les réseaux sociaux à des fins personnelles (87%) ; es professions intermédiaires également, de manière très majoritaire (72%). Les cadres sont beaucoup moins nombreux à aller sur les réseaux sociaux pour des raisons strictement personnelles (42%). Ils les utilisent peu pour des raisons seulement professionnelles (12%); le plus souvent, leurs centres d’intérêt sur les réseaux portent le plus souvent sur les deux (46%). Un indicateur qui marque la porosité croissante entre vie personnelle et vie professionnelle sur les réseaux sociaux.
Pour les cadres, les réseaux sociaux représentent un enjeu professionnel, la question de l’identité numérique devient déterminante dans la perspective d’une évolution de carrière ou d’une mobilité professionnelle. D’autant que les les réseaux sociaux sont de plus en plus employés par les recruteurs, jusqu’à faire partie intégrante du processus de recrutement pour 51% d’entre eux selon une récente étude Expectra-TNS Sofres.
S’exprimer sur les réseaux sociaux vis-à-vis de l’entreprise ? Même pas peur !
Si on leur demande s’ils ont des craintes vis-à-vis de leur employeur lorsqu’ils s’expriment sur les réseaux sociaux, seuls 20% des salariés répondent « oui ».
Si les salariés n’ont pas peur de s’exprimer, c’est sans doute parce qu’ils ont tendance à s’auto-discipliner. On voit d’ailleurs que 45% des salariés pensent qu’ils n’ont pas le droit de parler de leur entreprise sur les réseaux sociaux quand seulement 25% des responsables de réseaux sociaux affirment avoir mis en place de telles interdictions. Les salariés sont en réalité plus prudents que ce qui leur est demandé .
Les résultats sont plus mitigés du côté des responsables des réseaux sociaux même si, là aussi, les craintes vis-à-vis de l’image de l’entreprise restent limitées (30%).
Ajoutons que dans les faits, les salariés s’expriment assez peu sur leur entreprise : seuls 9% d’entre eux déclarent avoir posté des avis sur les produits de leur entreprise, ils sont tout aussi peu nombreux à avoir émis un avis sur leur management. Un constat qui conforte l’idée qu’il convient de dédramatiser la présence de l’entreprise sur les réseaux sociaux.
Aujourd’hui, 37% des salariés se déclarent « fans » de leur entreprise, ce qui corrobore les résultats d’une autre étude Cegos sur le climat social datant de novembre 2011, et qui indiquait que les salariés apprécient plutôt leur entreprise.
à suivre : Etude sur « l’usage des réseaux sociaux dans les entreprises» (2/2)