Ernest Cobb
Saison 1, Episode 2 sur 13
Diffusion vo: FOX – 16 janvier 2012
Rebecca et Doc partent à la recherche d’Ernest Cobb, un rescapé qui s’amuse à sniper des gens au milieu de la rue …
Deuxième épisode totalement indépendant du pilote. On a donc droit à un récap du pilote pour ceux qui auraient raté ce dit pilote. Et c’est plutôt bien fait pour une fois, au cours de la rapide discussion au comic shop de Hurley Doc. Il fait parti d’une « task force » secrête qui traque les disparus d’Alcatraz qui réapparaissent maintenant. Sa coéquipière est Rebecca et son grand-père fait parti des criminels revenus, il a tué son partenaire sous ses yeux et voilà. La voix off du générique se charge de combler le reste du pitch avec les détails. C’est simple et on comprend immédiatement que le pitch repose sur un épisode = un rescapé à arrêter.
Le problème est qu’on reste dans du trop simpliste. Certes, on savait qu’on aurait aucune réponse sur le pourquoi du comment de la disparition puis la réapparition dès le second épisode mais les rescapés ne sont point du tout développés. Déjà, ils sont totalement adaptés alors que 49 ans se sont écoulés depuis leur disparition. Bon, ça peut encore passer quand on aura l’explication de où ils étaient pendant ces années-là. Peut-être que ceux derrière tout ça les ont « updaté » pour qu’ils puissent être efficaces en 2012. Mais par contre, pourquoi Cobbs, comme celui du premier tue ? Il a une seconde chance mais non, il va zigouiller et ne fait que ça. On ne sait rien sur les emprisonnés et rien ne nous est donné pour donner un vrai sens à leurs actions. Et les flashbacks ne servent strictement à rien de ce point de vue là. On en a beaucoup trop pour simplement expliquer qu’il a la haine contre sa mère qui l’avait quitté et avait fondé une famille ailleurs dans laquelle il y a une demi soeur de 16 ans. Et tout son délire pour être en isolement à Alcatraz afin de mater à la jumelle la ville. On a donc un tueur classique de série télé comme on pourrait en voir dans Esprits Criminels par exemple.
Du coup, on a une enquête classique du coté de Rebecca. Sauf que tout le temps perdu dans les flashbacks est du temps en moins pour l’enquête qui va donc aligner les facilités pour progresser (trouver de suite la zone de tir, puis la douille, comprendre sans forcer des trucs par forcément évidents comme la longue-vue bricolée …). Et cela empèche également tout développement des personnages. Seul Doc a un semblant de développement assez cliché avec le civil qui est face à la violence du métier, balayé par Rebecca par un « faut être insensible ». Dommage, surtout qu’on a une rapide scène d’elle craquant en privé quand elle se nettoye le sang de Lucy des mains.
De même, il n’y a pas de crédibilisation sur les raisons d’avoir Doc sur le terrain. Il pouvait faire tout ce qu’il a fait depuis son comic shop ou à la rigueur leur salle d’enquête (si vous mettez une vache en arrière plan, il fait quand même vachement penser au labo de Walter à l’université de Boston dans Fringe). Il ne sert à rien sur le terrain. Tout comme Lucy qui se décide soudainement à les suivre, sans la moindre raison autre qu’il fallait bien trouver un moyen de l’abattre et que ce n’était pas possible en la laissant dans le QG.
Lucy ne sert donc à rien et en plus se fait vite abattre. Vous ne pouvez pas savoir ce que j’étais heureux. J’en ai tellement rêvé dans Urgences … Alcatraz l’a fait. Et surtout, à ce moment-là, dans un grand moment de connerie scénaristique (allons vérifiez son pouls en restant bien dans la ligne de mire du tireur), je me suis dis « oh c’est con, c’est elle la chirurgienne qui aurait pu la sauver ».
Mais en fait non, Lucy est utile puisqu’elle était tout aussi jeune en 63. C’est là qu’on voit que la chirurgie esthétique et les liftings ont progressé quand même. C’était le grand moment choquant de la fin de l’épisode, hyper gaché par l’omniprésence et le surjeu des violons de Giacchino. Dommage.
Sinon, voilà, on est encore dans les débuts de la série. Elle reste encore très carrée. On sent que ça va être progressif mais il y a un vrai potentiel derrière cette série. Les personnages sont sympas et intéressants. J’aime vraiment bien Rebecca. Ils ne demandent que plus de développement et cela se fera au fur et à mesure des épisodes. Idem pour le mystère. Il ne reste qu’à régler les énormes facilités scénaristiques, crédibiliser le coté cop show de la série et donner une vraie utilité aux flashbacks et ça sera du tout bon.
Bref, 7/10
L’épisode se suit sans problème grâce à un bon rythme. Le potentiel est là, la mise en place est intéressante. Il ne reste qu’à régler les problèmes de facilités scénaristiques et ne pas trop trainer dans le modèle un épisode = un détenu sans rien apporter à la mythologie.