Le mercredi 18 janvier 2012, de 8 heures du matin à 8 heures du soir, « de nombreux sites et groupements d’hacktivistes ou de développeurs » ont décidé de couper l’accès à leurs sites durant cette journée. Il faut dire que les conséquences d’une telle loi, si elle venait à être votée par le Congrès américain, représenteraient un véritable frein aux libertés de chacun et chacune d’entre nous sur Internet.
Pas seulement aux Etats-Unis, mais aussi en France et dans toute l’Europe. On le rappelle, il s’agira « d’imposer aux intermédiaires techniques (FAI, moteurs de recherche, régies publicitaires…) des mesures de rétorsion à l’encontre de sites considérés comme facilitant le téléchargement illégal. »
Donc, tous vos sites préférés, du moins pour la plus grande majorité, seraient sur la sellette.
De nombreux grands acteurs d’Internet ont pris position contre cette proposition de loi et n’ont pas hésité à la critiquer ouvertement. Parmi eux : Aol, Boing Boing, eBay, Facebook, Google, Linkedln, Mozilla, Twitter, Yahoo! ou Wikipedia.
Par contre, ce projet est bien évidemment soutenu par les lobbies des industries du cinéma, de la musique et des technologies numériques, qui reprennent sans cesse le même discours (temps de crise oblige) : des milliards de dollars de manque à gagner, des millions d’emplois supprimés, etc. Ils basent en partie ce discours alarmiste sur un modèle économique désuet, hors du temps, alors que les échanges économiques sont en constante augmentation sur la Toile. Un exemple tout simple : pendant la période des Soldes, des milliards d’euros transitent via les sites marchands en ligne. Certes au détriment des grands centres commerciaux ou autres zones commerciales. Mais ainsi évoluent les habitudes de consommation des internautes. Doit-on pour cela les en blâmer ?
Autre exemple représentatif de cette tendance : en 2011 aux Etats-Unis, il s’est vendu plus de CD (des albums) sur Internet que chez les disquaires. Les ventes sur support physique sont en baisse depuis de nombreuses années. La faute aux pirates ?
Initialement prévu pour protéger la création, les droits des artistes, le projet de loi SOPA pourrait juste avoir les effets contraires : censurer l’espace de libertés que représente la Toile, un espace de découvertes et d’échanges. Bref, de Création.