En partenariat avec Tann’s
Après avoir fini mes ô combien brillantes études qui ne mènent à rien, j’ai trouvé un travail et c’est assez rare pour le signaler. A Paris. J’avais donc une semaine pour déménager des tonnes de gadgets divers et variés et trouver un appart.
A Lyon j’étais à 5 minutes à pied de la fac, je n’envisageais donc pas bien que cela soit différent à Paris. J’ai quelque peu rapidement révisé mon jugement – un loyer boulevard des Capucines n’est pas très abordable sauf si tu t’appelles Bouton – et j’ai trouvé un studio rue d’Aboukir. Avec un balcon.
Rue d’Aboukir c’est là où il y a des messieurs qui, de 5 h du matin à 21 h, trimballent des vêtements dans la rue en mangeant des fallafel.
Puis de 21 h à 5 h, c’est là où il y a des messieurs au cerveau de pois chiche qui trimballent leur érection.
J’oscillais donc entre La vérité si je mens et un Marc Dorcel.
C’est là que le balcon, denrée si rare à paris, perd un peu de son intérêt ; non que j’ai quelque chose contre les pots d’échappements, le bruit et les spectacles X gratuits, mais quand même.
C’est pourtant là que j’ai pris quelques cours de mode qui m’ont servi plus tard, même si, je l’ai compris trop tard, on n’attrape pas les drosophiles avec du vinaigre, quoi qu’on en dise.
De toutes façons l’appartement était en pente et le balcon encore davantage. Si on mettait un stylo à un bout de l’appart, il roulait jusqu’à l’autre coin. Relativisons, dans 30 m² il ne roulait pas des heures. Il y avait quand même un intérêt. Si vous faisiez des abdos les pieds vers le côté le plus haut, vous vous muscliez davantage. Pour une fille qui a été dispensée de cours d’EPS toute sa scolarité, j’avoue que mon ingéniosité m’étonne presque.
Donc le soir, en rentrant, je disais bonsoir à mes voisines les prostituées, charmantes au demeurant, mais qui exerçaient leur activité dans le seul immeuble non doté d’un digicode. Le mien évidemment.
Je ne sais si la passe est payée au prorata des hurlements poussés mais il doit y avoir corrélation ; et que ça ronronne, jacasse, miaule, feule, zinzinule, croasse.
J’y ai quand même appris une infinité de manières de simuler et je vous prie de croire que ça peut servir.
Il y avait néanmoins quelques avantages
- il y a tellement de pollution que la clope devient un produit écologique
- les hommes sont galants, attentifs et serviables. Que je sois en vieux jogging ou en Dior des pieds à la tête, j’avais droit chaque matin à “tu suces”. Et c’est toujours sympa et vivifiant.
On sous-estime toujours la galanterie masculine.
La prochaine fois. Vivre avec un cumulus de 50 m cube ; un défi écologique.