La colline aux coquelicots : une vague de bonheur

Par Hectorvadair @hectorvadair
En 2006, l'une des premières chroniques de ce blog rendait hommage au travail de Goro Miyazaki, avec son premier long métrage "Les contes de Terremer"...
La colline aux coquelicots est un film remarquable.
Si l'on se pose afin de se le remémorer, une foule d'éléments se bousculent. Car il ne s'agit pas d'un énième anime sur un sujet unique, même si l'on connait la capacité des réalisateurs japonais à truffer leurs œuvres de références culturelles (européennes souvent), ...mais d'un hommage à diverses passions, dont celle d'un temps révolu : l'adolescence.
Goro Miyazaki avait surpris avec son premier long métrage : exigeant en termes  de réalisation, de décors et de scénario, plutôt fouillés. Ici, sur le scénario de son père, moins enfantin que sur ses dernières propres références, il délivre une belle réflexion sur le souvenir, dont la période des études, (et donc le début de l'émancipation culturelle et intellectuelle), et la guerre, (la trame mélodramatique fait référence a l'engagement nippon durant la deuxième guerre mondiale).

Une plongée dans l'univers de la marine très documenté.
Jusqu'aux bruitage des carènes sur le port...


Tout cela ne serait rien sans la complexe histoire d'amour entre deux étudiants, et la plongée dans l'univers éducatif/culturel japonais. Rarement, voire jamais, l'aspect social du milieu des années soixante n'avait été traité ainsi dans un film d'animation. On a même droit à la visite de l'inspecteur de circonscription pour maintenir le foyer d'étudiants en place, alors qu'il est menacé de destruction.
Un sentiment de vécu de la part de papa Miyazaki ?, ..et l'occasion d'une bonne bande son sixties, mixe de chants patriotiques poétiques (dont le dernier, émouvant, en hommage au tsunami qui a ravage les cotes japonaise en 2011, durant la réalisation du film*) et certains autres plus surf, typiques de l'époque.
Bref, un film exigeant, poétique, rigoureux, où l'adolescence et l'enfance sont traités de manière originale et sans mièvrerie.
Une façon de parler des nombreuses expériences de solidarités vécues après les tragédies de la seconde guerre**.
(*) BO de Satoshi Takebe. A voir sur : http://www.allobo.com/bo-la-colline-aux-coquelicots-6255.html 
(*) L’origine du bleuet comme fleur de mémoire (des soldats et victimes tués) trouve (aussi) son origine directement dans la guerre de 1914-1918. En effet avec le coquelicot, ces deux fleurs persistaient à pousser dans la terre ravagée des tranchées de la Grande Guerre. Pour les poilus, ces fleurs étaient le seul témoignage de la vie qui continue au milieu des bombardements et des gaz de combat et elles étaient la seule note de couleur dans la boue uniforme des tranchées.
(from : http://www.hazebrouck-hoflandt-nature.com/HoflandtNature/coquelicot.htm)
Voir le site officiel du film (en japonais !)