L'administration publique, l'enseignement, le milieu de la santé humaine et de l'action sociale, et les activités de services des ménages sont les secteurs les plus sobres en matière de consommation d'alcool et de substances illicites, selon ce premier volet du Baromètre santé de l'INPES consacré à la consommation de substances psychoactives en milieu professionnel. En revanche c'est le secteur de la construction qui apparaît comme le plus gros consommateur de « tout », alcool, cannabis et autres substances.
Mené d'octobre 2009 à juillet 2010 auprès de 27.653 personnes âgées de 15 à 85 ans, le baromètre a permis de mesurer la consommation variable selon le secteur d'activité d'alcool, de cannabis, et de cocaïne…
La consommation d'alcool est importante dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche et de la construction, qu'il s'agisse de l'usage quotidien ou de consommations ponctuelles (16,6 % d'usage quotidien contre 7,7 % parmi l'ensemble des actifs âgés de 16 à 64 ans). D'autres secteurs comme l'industrie et la restauration s'ajoutent à ces premiers secteurs, pour venir en tête des consommations ponctuelles importantes mensuelles (industrie : 26,2 %, l'hébergement et la restauration : 26,9 %, agriculture et la pêche : 30,7 %, construction : 32,7 % vs 19,2 % parmi l'ensemble des actifs).
La consommation de cannabis (usage au cours de l'année) s'avère plus fréquente dans la construction (13 % de consommateurs dans l'année contre 6,9 % parmi l'ensemble des actifs), l'hébergement et la restauration (12,9 %), mais de manière encore plus prononcée dans les arts et spectacles (16,6 % de consommateurs dans l'année).
Les autres drogues illicites (cocaïne, ecstasy, poppers, champignons hallucinogènes) touchent essentiellement le milieu de la construction, plus souvent expérimentateur de cocaïne et de champignons hallucinogènes et les milieux de la restauration, de l'information/communication, et des arts et spectacles (cocaïne, ecstasy, poppers, champignons hallucinogènes).
Les hommes plus fortement consommateurs : Le baromètre précise que les surconsommations des hommes exerçant dans les secteurs de l'agriculture et de la pêche (alcool) et de la construction (alcool, cannabis et autres drogues illicites) ne sont pas observées chez les femmes exerçant ces métiers. Concernant les drogues illicites autres que le cannabis, les surconsommations observées chez les hommes dans les secteurs de l'hébergement et la restauration ne se retrouvent pas non plus chez les femmes.
Ces résultats ne doivent pas occulter le fait que l'exercice d'une activité professionnelle reste globalement un facteur de protection des conduites addictives, comparée à la situation de recherche d'emploi, conclut l'INPES.
Source : INPES Guide « Repères pour une politique de prévention des risques liés à la consommation de drogues en milieu professionnel »