La ville se refroidit, l'hiver enfin s'installe.
Belle journée pour s'ouvrir aux rêves, s'endormir sur un coin de canapé.
Dans le train, ou sur son siège business dans un avion pour ailleurs.
Le voyage commence avec cette femme voilée de dentelle, de ses propres cheveux, de ce tte touche de rouge pour attiser sa féminité.
Quelques petits sauts dans la mode, un souvenir ou un fantasme, vous vous grisez de ce plumettis maxi de Wolford, ce petit chapeau, de ce regard troublant, de cette envie de lui proposer une flûte de champagne, tenue avec ses longs gants, avec ses perles, un rêve sans fin, sans rupture, une pefection sans point final.
Mais vous ouvrez les yeux dans votre bus, derrière la vitre, la rue, elle passe, elle est sorti du magazine qui est posé sur vos genoux, elle vit. Pantalon flou, chevelure longue, fin chemisier, et surtout mouvements, pas de geéante, ogresse de la mode, elle séduit avec ce satin et cette bande de dentelle affolante, vous la jalousez, existe-t-elle vraiment ?
Elle se retourne, vous aussi, elle est là sur les marches de cette butte montmartre si pentue, si escarpée, une montée vers le ciel de la mode. Elle attend, ne vous attend pas, son regard est froid, elle joue de sa houpe en plume, de ses jambes, de cette jupe crayon parfaite, de cette veste qui s'ouvre.
Soudain vous vous réveillez, il fait froid, l'hiver est toujours là.
Fermez les yeux, repartez en voyage.
Nylonement