Chaque jour qui passe, nous nous trouvons devant une multitude de dilemmes et nous devons opérer des choix parfois très difficiles dans notre vie. Je voudrais m’intéresser plus particulièrement au choix fait par l’artiste musicien de la République dictatoriale du Congo. Partout ailleurs et plus particulièrement dans certains pays africains, les artistes musiciens sont en vedette et ils cherchent à briguer des postes politiques pour soulager tant soit peu la misère de la population de leurs pays respectifs. Les exemples sont légion et l’on peut citer le cas de Sam Mangwana en Angola, Youssou Ndour au Sénégal et Michel Martelly en Haïti. Chez-nous au Congo, Tabu Ley avait essayé d’émerger en sortant du lot. Il avait occupé le poste de ministre provincial de la culture. Au lieu de chercher à suivre ce bel exemple, le musicien congolais préfère lécher les bottes des hommes politiques et se mettre à leur service en devenant leur chantre. L’on peut bien se poser la question de savoir pourquoi cela étant donné que le même le chauffeur de taxi dirige un pays quatre fois plus grand que la Belgique. La réponse qu’on serait tenté de me donner est que le musicien congolais est généralement de niveau intellectuel.
En effet, il n’est pas interdit de chanter pour immortaliser un homme politique ou toute autre personne qui a réalisé des exploits. A l’époque de la deuxième république, Luambo chantait la révolution de Mobutu. A cours d’une interview, il a même déclaré qu’il était musicien et non mobutiste. Il observait les événements politiques de son pays et cela lui inspirait de composer des chansons. Je parie que si Franco était encore vivant, il aurait composé une chanson en mémoire des femmes victimes de la violence sexuelle ou pour taquiner cet imposteur qui veut instaurer une dictature qui ne dit pas encore son nom. Les musiciens congolais passent pour des maitres en viol, séquestration, détournement de mineures, corruption et toutes les sortes d’anti valeurs. Comment peuvent-ils composer des chansons pour s’attaquer à ces maux qui rongent notre société? Le seul thème abondamment exploité de nos jours demeure l’amour et l’argent.
Le grand Congo, ce géant de l’Afrique centrale est aujourd’hui à genoux. Comme l’éléphant est abattu, chaque personne vient couper son petit morceau ou se servir. Les pays limitrophes, les occidentaux et voire même quelques traitres collabos au service de l’imposteur tutsi rwandais font la fête pendant que la population croupit dans une misère très noire. Les congolais sont en deuil. Pour reprendre la pensée de Bernadin Mungulu Diako Koda Kombu, on ne nettoie pas la parcelle familiale lorsqu’on a un cadavre. On arrête toute activité jusqu’à son enterrement. Voilà pourquoi les Patriotes de la résistance congolaise communément appelés les Combattants ont interdit toutes les activités musicales à l’étranger. On vient faire danser les gens en occident pour nous distraire des viols, des tueries et massacres qui se comment en grande échelle au pays. Cela n’honore pas nos morts.
Un artiste musicien est un poète, une personne qui véhicule les grandes idées ou encore qui s’occupe de l’éducation des masses à travers ses œuvres. Il trouve son inspiration dans tout ce qui se passe dans la société où il vit. En RDC, à l’exception de Simaro Lutumba qui éduque les gens à travers ses œuvres, le reste s’adonne à cœur joie à la dépravation des mœurs ou à des obscénités. Ils chantent pendant deux minutes dans une chanson, le reste de temps est consacré à des dédicaces, entendez le phénomène Mabanga. Ils citent les noms de tous les pilleurs ou les grands danseurs de ndombolo du régime vomi. Pour quelques dollars, ils chantent ceux qui ont placé le pays au bord du gouffre (André Kimbuta, Bodard Motemona, Hyppolyte Kanambe et autres, tous des criminels et des bandits de grand chemin). Devons-nous continuer à soutenir des tels musiciens? Ils font la queue devant la ferme de Kingaketi pour recevoir des dollars afin de chanter pour cet ancien taximan. Au lieu de dénoncer les injustices, les viols des femmes, les arrestations arbitraires et illégales, ils font semblant de bien vivre dans un pays où plus rien ne marche. L’eau ne coule plus du robinet, les maisons sont éclairées avec de lampes à pétrole, le taux de chômage ne fait que grimper. Lwambo n’avait pas hésité de défier l’homme de la rigueur en pleine dictature mobutienne en composant la chanson Tailleur. Et vous que faites-vous? Dites à Kanambe que Mokolo tonga, c’est le peuple congolais. Il lui a ravi l’aiguille et la machine ne peut plus fonctionner. Une machine à coudre sans aiguille, c’est la mort dans l’âme. La Démocratie est un pouvoir du peuple par le peuple pour le peule. On doit respecter le peuple qui donne le pouvoir à moins de l’avoir obtenu par tricherie avec le concours de Kuluna, le symbole de Lucifer sur cette terre des hommes. Nous sommes tous témoins du recul qu’a pris notre pays avec l’instauration de cette culture de tricherie, de mensonge au sommet de l’état, de terreur, de militarisation pendant les FDLR et la LRA sèment la discorde à l’Est du pays, d’atteinte à la liberté d’expression avec la répression pour les marches pacifiques, la fermeture des chaines de télévisions dites de l’opposition.
Les artistes par leur silence complice et pour avoir diné avec le diable, ont signé leur mort artistique prématurée. Les compatriotes qui les habillaient, leur donnaient des voitures, les logeaient pendant leur séjour à l’étranger ne supportent plus ces traitres collabos. Il n ‘y aura plus jamais des concerts en Europe. Qui va y assister même si vous pouviez les organiser? Vous devez désormais organiser vos concerts dans la cour du roi avec tous ses grands danseurs de Ndombolo (Kimbuta, Boshab, Mende, Aubain Minaku, Kalombo le grand atalaku, Francis Kalombo…), au Rwanda, en Ouganda, au Zimbabwe chez le voyou de Mugabe ou en Afrique du sud chez cet autre violeur des femmes. Votre musique est maintenant au niveau local ou régional et elle continuera sa descente aux enfers. Les jours à venir seront déterminants, car après avoir consommé les dollars d'Hippolyte KANAMBE alias «Joseph KABILA», beaucoup parmi vous seront atteints de kwashiorkor. Déjà certains parmi vous à l’instar de Koffi Olomide pleurent dans leur langue maternelle. BOKOLELA NA MONOKO YA MBOKA. Vous avez fait votre choix entre le peuple et l’imposteur et vous ne pouvez que vous assumer pleinement. Pour paraphraser l’apôtre Paul, vous êtes sortis du milieu de nous et n’étiez pas de nôtres.
VATA M. NGANDU KASESE