Magazine Cinéma
Les classements cinéphiles sont d'ordinaire assez semblables. La base reste la même pour tout le monde et chacun y va de sa p'tite découverte à partir du numéro 5. Bizarrement 2011 n'aura pas été une année comme les autres avec deux blockbusters qui divisent clairement la critique. D'un côté Drive qui se base sur un scénario à la Brian De Palma dont les ficelles se délient au rythme du réalisateur. Certains lui reprocheront quelques lenteurs, ceux là même n'ont certainement pas vu le dernier film de Terrence Malick.L'homme qui avait déjà un nom avant même de sortir son premier long métrage à désormais carte blanche et il ne va pas s'en priver. Certains appelleront ça de la branlette, d'autres une œuvre d'art visuelle. Toujours est il que les internautes adorent ou détestent Tree of Life sans vraiment lui attribuer une juste place.
Le film, si tenté qu'il puisse être expliqué, raconte l'histoire d'une famille puritaine américaine des années 50. Ce magnifique portrait de famille est rapidement altéré par la mort d'un fils dont on ignore d'ailleurs l'origine. A partir de cet instant va commencer une longue quête sur la vie, l'existence de Dieu, le libre arbitre, la tentation et autres valeurs qui font la fierté de la religion et des mythes qui l'accompagnent.Croyant ou pas, cramponnez vous à votre fauteuil sur la demi heure qui suit cette séquence. Terrence Malick part alors dans un bad trip sous acide alliant montages Photoshop avec utilisation de la palette complète de filtres à des paysages dont Yann Arthus Bertrand ne devrait pas tarder à réclamer la paternité, si tenté qu'il ait le courage d'aller jusqu'au bout du trip de Malick. Et si les puristes reconnaîtront la beauté de ces images les autres sombrent dans un endormissement latent tant ils espèrent que le film redécolle à chaque nouvelle fondue au noir...Fort heureusement pour notre moral, le film repart ensuite sur de nouvelles bases, celles de la vie et des émotions humaines à l'ancienne. Impossible de rester insensible à cette photo incroyable qui fait de chaque plan un nominé pour la photo de l'année. Mon pote Brice qui m'accompagnait pour cette séance en a certainement pris plein les mirettes pour la mise à jour de son blog photo. On peut même aller jusqu'à parler d'un coup de pied au cul, soyons fous!
Après ces courts instants de grâce, Malick redescend une dernière fois sur Terre pour nous offrir une vie de famille accompagnée de colère, de rêves et d'une légère dose de complexe d'Oedipe pour responsabiliser ou culpabiliser encore un peu plus les petites gens que nous sommes. Tout dépend finalement du point de vue que l'on adopte! Au rayon des acteurs, Brad Pitt éclipse tout le reste du casting comme il semble le faire dans chacune de ses prestations. Même les dix pauvres minutes de Sean Penn n'y pourront rien. Il faut dire que le rôle qui lui a été attribué n'est pas si loin de sa véritable vie dans laquelle le néo-varois gère sa petite famille comme une entreprise de bonnes valeurs.
Au final et malgré les critiques, le film a quand même reçu la Palme d'Or du festival de Cannes. Pas une référence suffisante à mes yeux puisque la moitié des films primés sont souvent le résultat d'une masturbation intellectuelle entre les grands pontes du cinéma drogués aux films et aux stupéfiants qui circulent dans les soirées canoises sur cette petite quinzaine mondaine. Je vais sûrement un peu loin si l'on excepte une palme d'Or reçue sous des applaudissements entrecoupés de huées. Le film est fait pour diviser mais sûrement pas pour régner. Quand je pense qu'on traitait Kubrick de visionnaire à moitié fou et que Malick récolte toutes ces récompenses...
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