Les Chiliens sont habitués au tremblement de terre. Le puissant Temblor de février 2010 a certes laissé des marques, surtout dans la région de Concepción, où le séisme d’une magnitude de 8,3 à 8,8 a été puissament ressenti. Mais aujourd’hui, ce n’est plus qu’un mauvais souvenir et rares sont ceux qui en parlent spontanément. L’événement tragique (le bilan officiel fait état de 521 morts) est devenu repère chronologique. Le travail de reconstruction est en cours. Lentement. Sûrement pas assez rapidement pour ceux qui, aujourd’hui encore vivent dans des conditions précaires suite à cette catastrophe naturelle. Les services officiels ont dénombré deux millions de sinistrés suite au tremblement de terre et au tsunami qui a suivi.
Depuis, la terre n’a jamais vraiment cessé de trembler. Avec beaucoup moins de violence, mais régulièrement. Et les Chiliens ont pris l’habitude de ces temblors plusieurs fois par mois. Les Européens, beaucoup moins. Exemple concret, ce mardi 17 janvier 2012.
Melipilla, une petite ville à 70 km au sud de Santiago. Il est environ 20h30 quand la terre se met à trembler. D’ailleurs, elle ne tremble pas vraiment, elle “se balance”. Assis au cinéma devant en film d’action (le sympathique Sherlock Holmes : juego de sombras, jeu d’ombres en français), j´hésite, me tourne vers les autres spectateurs… Personne ne bouge, mais les gens se désintéressent un instant du film pour évaluer la situation. De mon côté, leur calme me rassure. Le balancement s’arrête. Une quinzaine de secondes après, ça rebalance encore. Nouveaux regards dans l’obscurité, un couple assis plus loin décide de sortir. Cette fois, les tremblements sont plus courts. Trente secondes à peine contre environ une minute la première fois.
Un vigile du cinéma entre dans la salle, jette un oeil pour voir si tout le monde va bien. La salle est déjà replongée dans le film. Moi, je guette. Et si ça retremblait encore ? Quelle attitude adoptée ? Sortir ? La logique aurait voulu que je quitte la salle sans demander mon reste. Peut-être naïvement me suis-je dit que mes voisins de salle, sûrement plus habitués que moi, réagiraient plus intelligemment et que je n’aurais qu’à calquer leur réaction. J’avoue avoir eu une petite suée en me demandant si c’était terminé et, du coup, loupé quelques minutes du film, pendant qu’eux étaient replongés dans leurs seaux de popcorns.
Je n’apprendrai que deux heures plus tard qu’il s’agissait effectivement d’un tremblement de terre “mineur” : 6,1 sur l’échelle de Richter, dans le secteur de Los Vilos, à 200 km de Santiago. Pas de quoi renverser des immeubles, surtout à près de 300 kilomètres de l’épicentre. Suffisant pour surprendre un non-initié…
Voici le sujet de CCN Chile sur ce “petit” tremblement de terre :