Les années ont passé et ont mis à rude épreuve mes certitudes. Je ne suis pas vraiment devenu cynique, peut-être seulement désabusé. Je ne suis pas seul, ma famille est magnifique, ma famille est vraiment ce que j'ai de plus précieux, mais j'ai conscience de ma vulnérabilité, de mon impuissance, de l'inutilité de ma révolte, de la vacuité de mes rêves.
La solution réside peut-être dans le don de soi, dans l'abnégation, dans la gentillesse, ce qui suppose de neutraliser en moi les désirs superficiels et creux, d'être moins préoccupé de mon petit ego. Dur, dur à mettre en pratique, surtout quand on s'est barricadé dans une sorte de forteresse affective.