Brèves "paiement mobile" : PayPal, La Caixa, Suède

Publié le 17 janvier 2012 par Patriceb @cestpasmonidee
Dans le domaine du paiement par mobile, ce début d'année semble marquer une nouvelle étape : alors que les derniers 24 mois (environ) étaient ceux des startups et des expérimentations, 2012 se dessine déjà comme le début du cycle de généralisation. La grande bataille, notamment entre paiement sans contact (NFC) et porte-monnaie virtuel, n'en continue pas moins à se livrer avec férocité, comme le démontrent les 3 annonces sélectionnées aujourd'hui.
Tout d'abord, à ceux qui douteraient encore des prétentions de PayPal dans le paiement de proximité, le rythme de ses annonces successives devrait ouvrir les yeux. Et si l'ajout de ses solutions dans les logiciels de point de vente de la société AJB ne vous a pas convaincu, que pensez-vous de leur intégration dans les terminaux de paiement d'Ingenico ?
Le fabricant français, leader du secteur; vient en effet de dévoiler sa stratégie en la matière. Deux gammes parmi ses produits ont commencé à être équipées, permettant aux commerçants d'accepter les règlements par carte PayPal (sans surprise) mais aussi par saisie du numéro de téléphone mobile et code PIN. Ce dernier détail est particulièrement savoureux puisque, pour les États-Unis (seuls concernés à ce stade), cela rend la solution PayPal sensiblement plus sécurisée que la carte bancaire, toujours à piste magnétique, avec une transaction authentifiée par signature du porteur.
Pour La Caixa, l'annonce est un peu moins spectaculaire car elle ne concerne qu'une étape préparatoire, mais elle s'avère tout de même d'une ampleur sans précédent : il s'agit tout simplement pour la banque espagnole de faire de Barcelone la capitale européenne du paiement sans contact (NFC).
Les moyens mis en œuvre sont à la mesure des ambitions : 1 millions de cartes distribuées, 15 000 terminaux compatibles déployés dans les commerces et 500 GABs ("guichets automatiques de banque") adaptés (une première dans le monde) ! Il semblerait donc que la banque ait choisi de subventionner les équipements pour imposer la technologie auprès des marchands, qui n'y voient pas beaucoup d'avantages. Une stratégie coûteuse, dont on peut s'inquiéter du retour sur investissement et dont il est difficile d'imaginer la généralisation à l'échelle d'un pays.
De plus, il ne s'agit bien, pour l'instant, que de cartes sans contact. La Caixa est bien consciente de la portée actuellement limitée du paiement par mobile (par manque de téléphones compatibles) et elle n'inscrit donc celui-ci que dans une étape future, à laquelle elle se prépare. La route NFC est décidément bien longue...
Enfin, un panorama du paiement sur mobile ne serait pas complet sans une initiative d'opérateur de télécommunication, ce qui m'amène à citer celle des 4T (Telenor, Tele2, Trois et Telia, les 4 opérateurs suédois). Comme il est d'usage dans ce milieu, il faudra ici se satisfaire d'une promesse : le lancement, l'été prochain, d'un porte-monnaie mobile universel.
Une universalité double, au moins dans les déclarations, puisque cette nouvelle solution devrait à la fois couvrir 97% de la population (quel que soit le terminal utilisé) et supporter toutes les typologies de paiement (en ligne, P2P – de pair à pair – et sur "machines" – parcmètre, distributeur de boissons...). Et, naturellement, le paiement sans contact (NFC) est aussi présent dans la feuille de route (pas immédiatement, néanmoins).
Ces trois annonces résument finalement tous les enjeux du paiement sur mobile en 2012 : PayPal et son porte-monnaie virtuel d'un côté, NFC de l'autre, où s'opposent banques et opérateurs. Elles reflètent de surcroît la maturité des solutions en lice ainsi que les capacités respectives des forces en présence (en moyens déployés, en réactivité...).
En conclusion, je suis toujours confiant sur la réalisation de ma prédiction 2012 !