Aujourd’hui, un grand artiste nous a quitté. Mohammed Rouicha, porte-drapeau de la chanson marocaine amazighe, a rendu l’âme à Khenifra, sa ville natale. Retour sur la vie de cet homme qui entrera à coup sur dans la légende de la chanson marocaine.
Enfant, je guettais ses passages à la télé. Sa musique douce et apaisante me faisait rêver. Je me rappelle avoir toujours été en admiration devant cet homme humble, à la chevelure grisâtre, gardant toujours la même posture devant la caméra et qui faisait sortir de si harmonieuses notes de son instrument. Louatar, cet instrument ancestral, qu’il a su, le long de sa carrière, faire revivre pour lui redonner toutes ses lettres de noblesse.
Rouicha n’est plus. Il s’est éteint à l’âge de 62 ans après une carrière bien remplie. Cet autodidacte, a su, dès son plus jeune âge, reprendre le flambeau de maîtres de la chanson amazighe du Moyen Atlas. A 15 ans déjà, il interprète et produit son premier disque avec la Radio et Télévision Marocaine. La relève est assurée mais Rouicha ne se contente pas de cela. Grace à son charisme, son austère simplicité et surtout à sa modestie, cet artiste hors pair fera connaître son art aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. En outre, Il a toujours été conscient du rôle qu’avait l’artiste dans la sensibilisation du citoyen lambda. Pour lui, les marocains, qu’ils soient arabes, amazighs, sahraouis, africains ou mauresques, ne font qu’un.
Rouicha s’est fait connaitre à travers des chansons qui parlent de sujets aussi abstraits que l’amour, la paix, la vie ou encore la mort mais également de justice et de politique. Ce qui l’a souvent conduit à se prononcer sur divers sujets d’actualité. Plusieurs de ses chansons sont largement entonnées à chacun de ses passages. On citera entre autres Inas Inas, A3azz Nass, Shkoune Yefhamni ou encore Ya lehbiba qui l’a fait connaitre à ses débuts. Son ultime travail restera sa collaboration avec Hoba Hoba Spirit pour l’introduction du titre Atlas DanceFloor. Une chanson dédiée aux imposantes montagnes de l’Atlas qui l’ont vu grandir et où, en toute humilité, il s’est éteint en leur sein.
Repose en paix, Rouicha !
Redécouvrez Inas Inas, Shkoune Yefhamni, et Atlas DanceFloor.
Etudiant en Médecine aux goûts très éclectiques. J'ai pour principe de ne jamais dire non à de la bonne musique quelle que soit son origine.