« Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) et Bernard Thibault (CGT) ont affiché mardi leurs convergences anti-austérité, à la veille du sommet de l’Elysée que tous deux jugent “anti-social”. »
« Quel coup de comm’ quand même que ce sommet ! »
Nous sommes nombreux (73 %!) à douter de l’ efficacité du pseudo-sommet social de demain, compte-tenu des présupposés idéologiques d’un gouvernement qui se retranche systématiquement derrière un prétendu pragmatisme qui n’est que le sien… Et qui sert un peu trop souvent de paravent aux pires régressions sociales. Nous voyons trop clairement les orientations qui « s’offrent « à nous par ces temps de disette en termes d’imagination sociétale et de solutions innovantes qui iraient dans le sens de l’intérêt commun plutôt que particulier, à dominante oligarchique.
Tout le monde sait, voit, et constate à quel point ce pouvoir là a privilégié les intérêts des plus aisés au détriment des plus fragiles d’entre-nous. Le passé ne nous a en outre pas enclin à faire confiance à des gens qui se sont montrés bien avares de concertation, plus habitués à passer en force des lois délétères et impopulaires qu’à négocier, comme on a pu le constater sur le scandaleux dossier des retraites, dont le volet pénibilité est curieusement passé à la trappe sans que personne ne s’en émeuve… Alors qu’il devait constituer la contrepartie de l’effort supplémentaire demandé aux salariés. Cynisme à tous les étages…
On ne peut pas dire en outre que l’UMP nous ait convaincu de la maîtrise d’une culture du dialogue social particulièrement avancée, compte-tenu de la nature autocratique du style de pouvoir exercé par Nicolas Sakozy, qui a le don d ‘évincer jusqu’à son propre premier ministre quand ça l’arrange, et à l’envoyer au front quand ça l’arrange aussi.
Les résultats de l’étude particulièrement utile sur laquelle l’ami Slovar nous a mis sur la voie (qu’il en soit ici remercié !) démontre très clairement que ce positionnement vis à vis du sommet pour l’emploi est tout à fait en adéquation avec les électeurs du front de gauche, dont 96 % des sondés qui s ‘en revendiquent n’attendent pas de solutions concrètes pour lutter contre le chômage de ce sommet là, plus médiatique que technique …. Rien d’extraordinaire jusqu’ici, c’est logique. Cependant, que 88 % des sympathisants PS, 81 % des électeurs EELV, 79 % des sympathisants du FN, et (quand même!) 48 % des gens de l’UMP n’attendent également rien de ce sommet devrait faire réfléchir un peu plus le gouvernement sur les pistes qu’il emprunte… manifestement désertées par tous. Peut-on faire consensus tout seul dans son coin, en étant persuadé de la validité de ses hypothèses de manière aussi unilatérale ?
Pour preuve de sa bonne foi en la matière, ce gouvernement aurait mieux fait de prendre à bras le corps ce problème de l’emploi – et donc du chômage – bien avant, travaillant la prévention du chômage, des délocalisations et des liquidations en amont, plutôt que d’attendre la dernière minute, comme il l’a fait avec tant d’amateurisme avec le dossier Sea France, et d’autres, pour des raisons électoralistes évidentes… Et tiens, qu’il commence par donner les moyens à ceux qui sont au front, au bord de l’implosion, de remplir correctement leurs missions ! Plutôt que de multiplier les effets d’annonce et les fausses cocnertations à la manière des trop fameux grenelles de l’environnement dont on voit trop bien ce qu’ils n’ont pas donné…
C’est pourquoi nous n’attendons rien de ce sommet, que des mauvaises nouvelles, une carricature de négocation, une fausse tentative de conciliation d’intérêts divergents ne donnant lieu à rien d’autre qu’à la mise en oeuvre de la seule volonté pré-établie d’un gouvernement qui ne sait que mettre les partenaires sociaux devant le fait acompli. N’est-ce pas ce qu’il a fait récemment pour la dernière augmentation de TVA ? Ne pouvant que tendre le dos pour l’instant, nous ne pouvons que nous demander pour l’instant à quelle sauce nous allons encore être mangés, habitués à ce que ce gouvernement là nous broute chaque jour un peu plus de laine sur le dos, allant jusqu’à attaquer l’os… Supprimer la cinquième semaine de congés payés ? Le livret A ? Baisser des salaires qui ne permettent déja pas à certains de vivre dignement, histoire de rejoindre nos cousins grecs ? Augmenter encore et toujours la taxe la plus injuste qui soit, qui touche proportionnellement plus fortement les plus démunis, qui ne peuvent y échapper puisqu’elle concerne également les produits de première nécessité, de consommation courante ? Supprimer les 35 heures, alors que le taux de suicides et de souffrance au travail, en France, est parmi l’un des plus préoccupants au monde ? Augmenter l’âge de la retraite jusqu’à 80 ans alors que l’espérance de vie des hommes n’est pas si brillante que cela, et que la démographie française va ralentir, contrairement aux beaux discours autorisés des experts droitiers pour justifier l’allongement de l’âge de la retraite ?
La démarche intéressée, financièrement, obstinée et orientée idéologiquement, de la droite, soutenue par le Medef, nous convainct chaque jour un peu plus que le respect des droits des plus modestes d’entre nous, que ce soit à un logement décent, à un emploi, ou à un revenu minimum, devra passer impérativement par une lutte ouverte et frontale, d’une manière ou d ‘une autre… Car ces gens là n’ont pas compirs ou ne veulent pas comprendre qu’il y en a assez de ces efforts qui concernent toujours les mêmes, alors que d ‘autres quand à eux ne se privent pas vraiment…
Le triomphe de la cupidité a atteint actuellement son apogée, et il est temps à présent que les fautifs paient. Nous ne paierons pas leur crise.