- Une technologie simple…
Le principe est celui d’une pile à combustible, c’est-à-dire que la cathode est alimentée en oxygène (contenu dans l’air) tandis que l’anode est en contact avec les microbes. Les molécules carbonées produites par les micro-organismes sont oxydées, la réaction chimique provoque un transfert d’électrons entre les deux électrodes (de l’anode vers la cathode), ce qui produit de l’électricité.
La dénomination pile n’est en fait pas vraiment adaptée puisque le dispositif électrochimique est rechargeable, et il faudrait donc plutôt parler de batterie.
- … mais verte !
Cette nouvelle technologie pourra être mise en place dans les stations d’épuration et dans les usines afin de valoriser les eaux usées, qu’elles soient d’origine industrielle, domestique ou agricole : en plus de la création d’électricité, la pile permet de dépolluer les eaux usées puisque les bactéries se nourrissent de ces eaux polluées que les microorganismes purifient.
De cette manière, les piles permettraient également aux stations d’épuration et usines d’économiser les ressources nécessaires au traitement des eaux, et de limiter la production de gaz à effet de serre. En effet, les stations d’épuration utilisent de grandes quantités d’oxygène (traitement biologique), ou des produits chimiques tels que le Chlore gazeux, ou l’Eau de Javel (traitement Physico-chimiques).
- Une technologie au stade de prototype.
La nouvelle pile n’est pour l’instant pas utilisée en dehors des laboratoires, mais on note l’installation de quelques prototypes, notamment dans une brasserie en Australie par l’université de Queensland. Le nouveau système permet de créer de dépolluer les eaux usées de la brasserie, et de créer de l’électricité. L’intérêt de cette technologie en Australie est d’autant plus important que l’eau y est une ressource rare.
Par ailleurs, certaines piles ont été installées dans des stations d’épuration afin de tester sa capacité de purification de l’eau et de création d’électricité.
- Avis Sequovia
La pile à combustible microbienne possède plusieurs avantages : elle est autonome en termes d’énergie, elle permet de diminuer les besoins en ressource pour le traitement des eaux usées, et donc de réduire le coût de ce processus. De plus, l’électricité créée par la pile peut laisser penser que dans un futur proche les stations d’épurations pourraient s’autoalimenter en électricité !
Cependant, il faut pour l’instant relativiser la portée de la nouvelle technologie puisque l’énergie créée est relativement faible. A terme pourtant, la NASA envisage d’installer la technologie à bord des fusées pour traiter les eaux usées de ses astronautes.