Le monde pourrait devenir plus vivable pour un coût abordable, selon l’OCDE

Publié le 29 novembre 1999 par Erwan Pianezza

OSLO, 5 mars 2008 (AFP). La planète pourrait atténuer un grand nombre de problèmes environnementaux d’ici 2030 en y consacrant à peine plus de 1% de la richesse mondiale, a affirmé mercredi le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, prévenant que le coût de l’inaction serait beaucoup plus élevé.

Le rapport “Perspectives de l’environnement de l’OCDE à l’horizon 2030″, présenté à Oslo, recense une panoplie de mesures qui permettraient de répondre aux quatre principaux défis environnementaux: le climat, la biodiversité, l’eau et la santé humaine.

“Ce n’est pas bon marché mais c’est abordable et c’est aussi considérablement moins onéreux pour l’humanité et pour l’économie que l’alternative de l’inaction”, a déclaré M. Gurria, lors d’une conférence de presse.

“Le rapport coût-bénéfice est positif. Indépendamment des conséquences éthiques, morales, sociales et politiques, du seul point de vue économique, c’est une très bonne idée de s’intéresser dès maintenant à l’environnement”, a-t-il dit.

Selon l’Organisation pour la coopération et le développement économiques, les mesures proposées coûteraient “à peine plus de 1% du PIB mondial en 2030, soit quelque 0,03 point de pourcentage de moins que la croissance annuelle moyenne du PIB d’ici à 2030″.

Elles permettraient notamment de réduire d’un tiers d’ici à 2030 les émissions d’oxydes d’azote et d’oxydes de soufre et de limiter à 13% la hausse des émissions de gaz à effet de serre (GES) jusqu’à cette date, au lieu de 37% si rien n’était fait.

L’OCDE propose notamment des mesures économiques telles la taxe carbone et les permis négociables. “L’ennemi est connu. Il s’appelle carbone. Nous devons combattre l’ennemi et lui imposer un prix élevé”, a affirmé M. Gurria.

Elle préconise aussi des actions prioritaires dans les secteurs les plus menaçants pour l’environnement –énergie, transports, agriculture et pêche–, une utilisation plus rationnelle des ressources et une meilleure coordination internationale.

“Si tout le monde ne s’y met pas, et cela inclut absolument tous les pays développés mais aussi le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud, l’Indonésie, ça ne marchera évidemment pas”, a ajouté M. Gurria.

A partir de 2030, le groupe d’économies émergentes dit BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) émettra davantage de GES que les 30 pays de l’OCDE réunis, relève l’organisation.

Une stabilisation à 450 ppm (parties par million) d’équivalent CO2, qui permettrait de contenir le réchauffement climatique, représenterait un coût de 0,5% du PIB mondial en 2030 et de 2,5% du PIB mondial en 2050, indique aussi le rapport.

Faute d’actions, les émissions mondiales de GES devraient augmenter de 52% d’ici à 2050, ce qui pourrait se traduire par une hausse du thermomètre comprise entre 1,7 et 2,4°C, prévient l’OCDE.

En 2030, la moitié de la population mondiale, soit 4 milliards de personnes, vivrait dans des zones affectées par de graves pénuries d’eau, le nombre de décès prématurés liés à l’ozone troposphérique quadruplerait et un nombre “considérable” d’espèces végétales et animales disparaîtrait.

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