The Barr Brothers
The Barr Brothers
Secret City Record
Canada
Note : 7/10
par Élise Jetté
Brad et Andrew sont les Barr Brothers et ça fait un bon bout de temps qu’ils voguent au gré de leur musique. The Barr Brothers est un groupe né à Montréal – ils sont à nous! – mais les deux frères ont grandi dans le Rhode Island et n’ont adopté notre coin de pays que depuis 2007. À la fin des années 90, les frères Barr faisaient vivre leur musique au sein du groupe The Slip. L’été dernier, avec la harpiste Sarah Pagé et le multi-instrumentiste Andrés Vial, il sont montés sur la scène d’Osheaga sous l’appellation The Barr Brothers, et en septembre, ils ont déposé sur nos tablettes un bien intéressant album éponyme.
Le succès de leur album réside sans contredit dans le talent incommensurable des instrumentistes, chacun étant virtuose dans son unicité, qui deviennent ainsi un amoncellement de talents lorsque réunis. Certes, quand Brad est seul à la guitare acoustique (Sarah Through the Wall, Old Mythologies) et que ses doigts se promènent habilement sur les cordes, on ferme les yeux et on entend Dylan, et c’est plaisant. Et quand tous se mettent de la partie et que la guitare électrique se marie à la harpe, ça nous transporte et nous sommes impressionnés d’entendre l’harmonie des instruments… Si parfaite (Deacon’s Son, Give the Devil Back His Heart).
Lord, I Just Can’t Keep from Crying fait penser à l’époque où le vrai rock existait, le temps où le rock était encore vraiment bon – je n’étais pas encore née, mais c’est un détail – et c’est rassurant pour ceux qui mangent de la musique pour déjeuner. L’excellente Beggar in the Morning a été entendue au Late Show with David Letterman au début du mois. Non seulement c’était une prestation extrêmement touchante, mais les paroles de cette pièce mélangent une métaphore qui traite de monstres qui avalent du poison et une poésie digne des plus grands : Oh I want an angel to wipe my tears/Know my dreams, my hopes, desires and fears/We may capsize but we wont drown/Hold each other as the sun goes down.
C’est un premier album que l’on écoute avec plaisir, mais qui est tout de même prudent, car nous sentons les Barr Brothers capables de plus d’excès, de plus de risques et de moins de linéarité. Heureusement leur histoire ne fait que commencer.