Le jour de l’an, le premier élan de chacun est de rendre l’hommage rituel aux ancêtres, puis de révérer les dieux. Les plus jeunes de la famille honorent ensuite les plus âgés. On revêt des habits neufs et on visite les parents proches, les amis et les voisins, échangeant des vœux accompagnés de la formule d’usage, kung-hsi fa-tsai, « félicitations et prospérité ». C’est aussi le moment de se réconcilier, les rancunes étant balayées pour faire place à la cordialité et à l’amitié.
Une des activités les plus populaires de cette fête est certainement la danse du dragon et du lion. La frayeur que ces bêtes suscitent est censée repousser les esprits malins, et le déploiement des danseurs agiles offre un spectacle apprécié.
Le deuxième jour de la nouvelle année est réservé aux femmes mariées. Elles retournent voir leurs propres parents. S’il s’agit d’une nouvelle mariée, son époux l’accompagne et apporte quelques cadeaux à la belle-famille. Selon une légende pleine de charme, le 3e jour est celui où les souris marient leurs filles. Aussi la veille au soir, se couche-t-on plus tôt pour permettre aux souris de fêter tranquillement leurs noces.
Le quatrième jour, l’enthousiasme commence à s’estomper. Dans l’après-midi, on prépare des offrandes de victuailles pour accueillir le dieu du Foyer qui revient de son voyage céleste. Ce retour marque aussi la fin d’une liberté sans surveillance divine, comme le révèle un vieil adage chinois : « Il n’est jamais trop tôt pour renvoyer les dieux ni jamais trop tard pour leur demander de revenir. »
Le lendemain, les festivités de Nouvel An sont presque achevées. Sur les autels, on retire toutes les offrandes, et la vie reprend son cours normal. Enfin, le 9e jour de l’an lunaire, d’autres offrandes sont présentées dans les cours des temples pour célébrer la naissance de l’Empereur de Jade.
Superstitions
Cependant, le Nouvel An chinois n’est pas seulement un moment de joie. Il existe aussi des superstitions néfastes et des tabous qui n’ont pas tout à fait perdu de leur vigueur. On croit toujours qu’il ne faut pas balayer le sol pendant les cinq premiers jours de l’année lunaire, de peur de jeter hors de la maison le bonheur et la fortune. Bien sûr, les jurons et les propos sur la mort sont proscrits en ces jours de liesse. Si on casse une assiette ou un plat, on prononce aussi vite que possible la phrase sui sui ping an (« paix pendant toute l’année ») pour conjurer le mauvais sort. Les bâtons d’encens et les bougies brûlent jour et nuit afin d’assurer la longévité dans la maisonnée. Chez d’autres, l’usage de couteaux ou de ciseaux est prohibé de crainte de ne couper le fil de la bonne fortune pour toute l’année qui commence. Quelques-unes de ces superstitions ont une connotation davantage spirituelle.
Sources : Taiwan information office