Un été sans les hommes - Siri HUSTVEDT

Par Liliba

Voici une histoire somme toute banale : une femme dont le mari entretient une liaison avec une maitresse plus jeune que lui se réfugie auprès de sa mère octogénaire, après que son mari lui ait demandé de faire « une pause » dans leur couple. Elle quitte ainsi tout à la fois l’homme avec lequel elle pensait finir sa vie, mais aussi New York, ville frénétique, pour se retrouver au fin fond du Minnesota, face à son avenir – qui lui semble plus qu’incertain- mais aussi face à elle-même.

Ce texte d’ailleurs ressemble un peu à un journal, plus qu’à la narration classique d’un roman. Mia réfléchit à son parcours, reprend le fil de sa vie, ses souvenirs, retrouve l’élan de la poésie qui l’avait jadis portée, retrouve également l’angoisse et la peur ressenties lors d’un séjour en hôpital psychiatrique, des années auparavant.

Ce voyage ressemble à une fuite, mais permet aussi à cette femme de se rassembler, de s’écouter, de réfléchir. Tout d’abord refermée sur elle-même, elle va tout doucement s’ouvrir aux autres, trouver en sa voisine une nouvelle amie, s’interroger sur la vie et les pensées des adolescentes à qui elle donne des cours de poésie et retrouver avec plaisir les amies de sa mère, veuves joyeuses qui portent sur la vie un regard tout à la fois empli de sagesse, dû à leur grand âge, mais aussi espiègle et libre que si elles avaient 20 ans.

J’ai été très déçue par ce livre, qui m’a paru long à lire, et parfois vraiment fastidieux. Très étrangement, l’écriture est tour à tour tout à fait superbe, et à d’autres moments, le texte part dans des considérations littéraires, intellectuelles ou psy que j’ai trouvées totalement rasoirs et superflues…

J’ai totalement adoré la relation de Mia et d’Abigail, la brodeuse secrète, de même que les descriptions des adolescentes, mais j’ai trouvé l’ensemble complètement inégal et au final la délicatesse et la beauté de certains passages pâtit à mon goût du coté intello-bobo-new-yorkais de l’auteur.

Dommage.

Un roman lu par de nombreuses blogueuses (et quelques blogueurs aussi), avec des avis très partagés :

Clara : Dire que j’ai aimé ce livre serait mentir car je l’ai adoré !!! J’ai vibré, j’ai été émue, l’humour souvent ironique et féroce de Mia m’a régalée. Mais surtout, j’ai eu cette sensation de comprendre Mia !

Malice : Et bien au final c'est tout de même une grosse déception, peut-être que je suis passée à côté, je ne sais pas mais je n'ai pas été prise par l'histoire.

L'irrégulière : Dans ce roman, j'ai absolument tout aimé.

Livrogne : J’ai aimé cette douce balade féminine, mais non féministe.

Keisha : Un roman qui satisfait le cœur, les émotions, la tête, l'intellect.

Delphine : Beaucoup de références littéraires ou psychanalytiques qui m’ont lassée, que j’ai trouvé assez creuses, justes là pour appuyer un propos ni très original, ni neuf.

Mirontaine : est un très bon roman où Siri Hustvedt choisit d'exprimer la particularité de la gent féminine sous couvert de féminisme, de psychologie et de philosophie.

Antigone : J'aurais aimé aimer ce livre autant qu'il le mérite. Alors que ce roman sans hommes mérite vraiment d'être aimé, soyez-en convaincues !

Cuné : C'est un roman profond (et féministe, même si le mot peut effrayer), qui vient nous chercher avec beaucoup de délicatesse, qui nous parle de nous, vraiment, en de nombreux et variés endroits, qui nous parle à nous, même, directement, de temps à autre, et qui fait un bien fou.

Cachou : Déjà vue ou lue des centaines de fois, cette histoire de femme délaissée n'en est pas moins juste, touchante et subtile.

Asphodèle : Donc pas vraiment un coup de cœur, juste quelques bons moments, parfois ponctués d’autres, plus fastidieux…et un petit quelque chose de trop “cérébral”.

Sérial lecteur : Passionnant, loin du mélo, cette femme rencontrant d’autres femmes de toutes générations, nous entraîne dans un monde d’émotions, sur le passé, leurs ressemblances, leurs différences…

Cathulu : Les mots et leur pouvoir tiennent en effet un grand rôle dans ce texte, envolées féministes mettant à bas des préjugés sexistes, mots chuchotés pour distiller un pernicieux venin mais aussi citations poétiques qui sont autant de balises par temps agité...

Neph : Finalement, de nombreux points m'agacent avec Un Eté sans les hommes : la lecture n'a pas été désagréable ni dénuée d'intérêt, mais on aurait presque envie de changer un paquet de choses là-dedans pour y trouver son compte...

La livrophile : Mon sentiment est mitigé quant à ce livre.

Val : Siri Hustvedt est une féministe, on le sent et ce n'est pas du tout pour me déplaire. J'aurais sans doute préféré qu'elle fasse preuve de plus de subtilité sur ce thème. Mais j'ai aimé sa défense de Jane Austen (moi qui ne suis pas une grande fan de la romancière):

Jostein : Je n'ai vraiment ressenti tout l'intérêt de ce livre qu'en fin de lecture, voire le lendemain. Je crois que c'est la caractéristique des romans bien construits. Je relirai très probablement cet auteur.

Tulisquoi : Au final, un livre qui m’a beaucoup ennuyée, même s’il y a eu quelques passages intéressants.

Pom : j’ai bien aimé mais je déplore sa construction chaotique ; Mia le personnage principal nous dévoile son histoire et trois autres histoires gravitent autour d’elle, mais cela n’est pas raconté de façon linéaire et c’est ce qui me chagrine.

Brize : il aurait été dommage, tout compte fait, que je néglige ce roman diablement tonique et qui a pris le parti, globalement, de la légèreté pour parler de choses graves.

Stephie : Dans l'ensemble, j'ai aimé ce roman même s'il me manque un petit "je ne sais quoi" pour en faire un coup de cœur.

Marie : Une vision féministe, de beaux portraits sans fard, tout cela délicatement enrobé de références littéraires

Hélène : Le personnage de Mia est attachant Je n’ai pas fusionné avec ce roman comme d’autres blogueuses, j’ai passé certains passages trop psychologiques à mon goût.

Lili : fut une lecture très agréable, malgré l'absence de chapitres qui fait perdre un peu de souffle à l'intrigue.

Lily : Un été sans les hommes aurait gagné à davantage s’appesantir sur la galaxie de femmes qui entoure Mia, et moins sur cette dernière, mais le roman reste très plaisant et offre une vision intelligente et perspicace de la gent féminine…

Fashion : Un très beau roman, chers happy few, sans guimauve mais plein d'amour.