Hier soir, telle Sophie, j'ai du faire un choix !
Devais-je opter pour « la famille formidable » sur TF1, une série qui s'est largement dégradée depuis six ans, ou les portraits longuets de « l'amour est dans le pré » sur M6, sachant que Twitter allait se déchaîner toute la soirée contre les pauvres bougres qui croient encore au bout de 7 émissions que M6 travaillent vraiment pour eux ?
C'est finalement ma femme qui a tranché d'un « il n'est pas question que je me fade 'l'amour est dans le pré', les portraits sont sans intérêt ».
De mon côté, je me demande vraiment quand je vais trouver un moment aujourd'hui pour le replay.
Je me suis donc résignée à retrouver les Beaumont. Les premières minutes ont été un véritable calvaire.
Nous retrouvons la petite famille installée près d'Auxerre. Pourquoi étais-je persuadée qu'ils coulaient tous des jours heureux dans les coteaux bordelais ? Jacques Beaumont a décidé de se lancer dans le bio avec Julien, tandis que Catherine s'est engagée en politique dans le bled où elle vit. Nouredine a apparemment des problèmes d'argent que Fred ignore. Reine, quant à elle, a été ruinée par la crise des subprimes.
Les premières images sont catastrophiques : le mariage du maire tourne au grand n'importe quoi à cause des abeilles bio de Jacques qui investissent la cérémonie, Reine joue comme une patate le désarroi face à son banquier, et puis d'un coup, alors que je me lamentais, la magie a opéré.
« Une famille formidable » c'est avant tout une « dramédie » ou un « comédrame » léger. Les acteurs, à commencer par Bernard Le Coq, encore tout chiraquien dans son jeu, ne se prennent pas au sérieux, tout comme les scénaristes a priori, alors j'ai décidé de leur laisser une chance.
Pour ce premier épisode, comme tout le monde, les Beaumont étaient touchés par la crise.Mais, bonne nouvelle, j'ai ri et j'ai passé une formidable soirée avec ma famille formidable.
Alors je ne vais pas vous mentir, Richard (Philippe Khorsand) me manque, je n'apprécie pas trop l'implantation provinciale des Beaumont et à chaque instant j'ai craint que le n'importe quoi ne prenne le pas sur le fantaisiste, mais contrairement à ce que je pensais, j'ai eu très envie de voir la suite.
Reine, ruinée, débarque donc chez les Beaumont. Déprimée au départ, elle décide de remettre sur les rails la PME du coin menacée de délocalisation en créant une SCOP. Ca aurait pu être ridicule, mais ce couplet sur les SCOP m'a bien plu , et je l'ai même trouvé drôlement intelligent. Il fallait oser amener le sujet et le pousser jusqu'au bout. La scène de l'occupation du bureau par les salariés à Paris est grotesque, mais qu'importe on passe vite à autre chose.
L'aventure bio de Jacques et Julien tourne court, qu'importe ils décident de retravailler en famille dans le resto de Nouredine, d'abord réticent puis acculé par son beau-père, qui propose en échange d'éponger ses dettes de jeu. Fred lui pardonne bien vite d'avoir perdu des fortunes d'ailleurs, mais on oublie nous aussi, ce n'est pas grave.
Mais le plus drôle vient pour une fois d'Audrey, toujours border-line, qui accepte très bien que sa famille devienne...lesbienne, un grand moment de n'importe quoi, et qui a a priori renoncé à être chercheuse en médecine pour devenir strip-teaseuse, ce que nous découvrirons la semaine prochaine en détails.
Les intrigues sont finalement sans importance et sont surtout portées par la Grande Catherine, formidable Annie Duperey, qui depuis vingt ans tient merveilleusement son rôle. J'ai retrouvé avec plaisir Nicolas, qui joue comme il peut, mais qui m'a fait penser, au risque de le faire hurler, à mon grand-frère physiquement. Comme lui – je balance – Nico a pris du poids et a vieilli. La famille était presque au complet hier et j'ai hâte de les retrouver la semaine prochaine.
A noter également, qu'en vieillissant, Annie Duperey ressemble de plus en plus à ma maman. Si je ne tenais pas à préserver sa vie privée, je vous le démontrerai grâce à un habile montage.