Cette démarche a l'intérêt de réellement faire participer à parts égales les différents acteurs, y compris l'État.
Or, la situation des services techniques du ministère du développement durable (ex-ministère de l'équipement) est complexe. L'État n'étant plus vraiment maître d'ouvrage, et très rarement maître d'œuvre, il n'a plus le besoin de tels services. De leur côté, rares sont les collectivités territoriales à disposer des compétences nécessaires à piloter correctement les politiques publiques dont elles ont la compétence (et la charge). Elles ont donc besoin de ces "centres de ressource" et d'expertise. A les entendre, on pourrait croire qu'elles n'ont aucune prise sur ces outils de centralisation et de diffusion de la connaissance.
Mais est-ce vraiment nécessaire ? L'enjeu pour elles est de s'assurer que l'État poursuive cette mission d'assistance, qui n'est plus réalisée projet par projet par les DDE (maintenant DDT).
Car un trop grand rapprochement des collectivités pourrait avoir un impact néfaste pour la production de l'expertise. En effet, pilotées par les élus, eux-mêmes sous le coup de la dictature de l'instant, les collectivités concentreraient les questionnement sur une formulation des questionnements trop pratique et mettant peu en perspective les enjeux transversaux et de long terme.
Le sujet des métropoles en est un bel exemple. Toutes les grandes agglomérations veulent ce label, pour l'image qu'il pourrait leur apporter. Mais un trop large usage pourrait en faire perdre la qualité. De plus, rares sont celles qui acceptent une démarche intégrant les territoires environnants (au-delà des frontières urbaines) alors qu'ils participent fortement à leur production de richesse à travers les ressources qu'ils apportent.
Mais quel élu accepterait de reconnaitre la réalité : son territoire est composé de multiples strates qui jouent chacune leur rôle dans le dynamisme global.