Bec-en-l'Air avait percé deux trous dans la nuit noire.
« Mais derrière la nuit on y voit clair ! » s’écria-t-il.
« Ohé ! Y a quelqu'un ? »
De l’autre côté de la nuit, là où l’on voit clair,
il n’y avait pas le moindre petit bec en l’air.
De l'autre côté, dans la nuit noire, Bec-en-l'Air s'était endormi.
Mais par les deux petits trous, ça faisait des courans d'air,
ça sifflait,
ça soufflait
à lui ébouriffer les plumes.
D’un côté il y a Bec-en-l’Air, un oiseau absolument seul dans l’immensité de la nuit noire. De l’autre côté, là où il fait clair, il y a Grand Arbre, seul et qui s’ennuie. Ces deux-là finiront par découper la nuit pour se retrouver ensemble : un grand rond pour la Terre et deux petits pour le Soleil et la Lune…
Où il est question de la création du monde et de l'univers si poétique et distingué de Betty Bone.
Bec-en-l'Air, par Martine Laffon et Betty Bone (éd. Thierry Magnier, 2011)