Villes, exposition d'Emmanuelle Chédin

Publié le 17 janvier 2012 par Onarretetout

J’ai d’abord vu ces toiles photographiées, puis dans des lumières différentes. Et mon impression alors était qu’elles changeaient de couleur selon l’éclairage : plus ou moins bleues, plus ou moins vertes. C’est sans doute dû à l’épaisseur de la matière étalée au pinceau, au couteau. Mais la technique ne suffit pas à expliquer l’effet produit. D’autant que, voyant ces œuvres pendant quelques jours, j’ai constaté qu’elles devenaient de plus en plus lumineuses. Des touches de jaune sont apparues.C'était un peu comme lorsqu’on est dans une forêt et que la lumière semble monter de l’ombre. Les peintures d’Emmanuelle Chédin ne sont pour autant pas abstraites, elles ne montrent pas un affrontement du clair et de l’obscur, pas un affrontement, une sorte d’alliance, de jeu de réciprocité. La couleur est un effet de la lumière. Ce sont des villes, des tours, des façades, quelques rues, quelques esplanades. Les personnages qu’on y devine sont infiniment petits : ils ne sont qu’un élément, une sorte de mesure, de l’espace. Et me viennent à l’esprit des vers de Baudelaire, que je détourne ici :

Chaque ville est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses lueurs.