Je ne peux que confirmer tout ce qu'on dit sur la performance de Meryl Streep dans "La Dame de Fer"/"The Iron Lady": l'actrice américaine est au sommet de son art dans le rôle de Margaret Thatcher, et je ne vois pas comment l'Oscar pourra lui échapper le mois prochain... Quant au film, il m'a plu même s'il ne fait pas l'unanimité.
Biopic franco-britannique de 1h44min (2012) réalisé par Phyllida Lloyd avec Meryl Streep, Jim Broadbent, Susan Brown... Sorti le 6 janvier en Angleterre et le 15 février 2012 en France.
Synopsis: Margaret Thatcher, première et unique femme Premier ministre du Royaume-Uni (de 1979 à 1990), autrefois capable de diriger le royaume d’une main de fer, vit désormais paisiblement sa retraite imposée à Londres. Agée de plus de 80 ans, elle est rattrapée par les souvenirs. De l’épicerie familiale à l’arrivée au 10 Downing Street, de succès en échecs politiques, de sacrifices consentis en trahisons subies, elle a exercé le pouvoir avec le soutien constant de son mari Denis aujourd’hui disparu, et a réussi à se faire respecter en abolissant toutes les barrières liées à son sexe et à son rang. Entre passé et présent, ce parcours intime est un nouveau combat pour cette femme aussi bien adulée que détestée...(source allocine.fr).
---
Voici la bande-annonce:
---
Le saviez-vous?
- La représentation de Margaret Thatcher dans "La Dame de fer" a été largement critiquée par ses enfants Mark et Carol Thatcher: "Cela sonne comme une fantaisie de gauche", auraient-ils indiqué par voie de presse. Le reporter du quotidien britannique The Guardian, Jeffries Stuart, a pour sa part exprimé son scepticisme concernant la nationalité de l'actrice. Pour lui, cette ancienne femme politique ne pouvait en effet qu'être interprétée par une Britannique. Ce même journaliste a par ailleurs indiqué son inquiétude à propos du caractère politique du personnage: "Un biopic sur Margaret Thatcher ne peut se permettre d'ignorer son bellicisme", a-t-il ajouté.
- Le titre "La Dame de fer" (The Iron Lady) est en réalité le surnom attribué à Margaret Thatcher par le journal - organe de l'armée soviétique - L'Etoile Rouge. Il lui a été décerné en janvier 1976 dans l'optique de stigmatiser son anticommunisme. Mais ce surnom devint pour Margaret Thatcher un atout politique, symbolisant sa fermeté face à certains conflits, comme celui des grévistes de la faim de l'I.R.A. (organisation paramilitaire républicaine irlandaise) ou encore des mineurs grévistes dans les années 1980.
- Afin de mieux cerner le milieu politique dans lequel évolue son personnage, l'actrice Meryl Streep a assisté, en janvier 2011, à une véritable cession parlementaire dans l'historique "Chambre des Communes" de Londres.
- Les livres et films abondant à propos de Margaret Thatcher, il a donc été nécessaire de faire des choix pour mettre en place le scénario. Les recherches se sont alors révélées fastidieuses: l'équipe du film a d'abord rencontré un certain nombre d'anciens collaborateurs de la dame, aussi bien issus du monde politique que de la haute administration. Puis, après avoir réuni une masse suffisamment importante d'informations, de faits et d'opinions, il a été choisi de mettre en avant les évènements qui ont marqué sa carrière politique. Les scénaristes ont en outre mis l'accent sur le fait que Thatcher n'a pas été éduquée dans l'optique d'en faire un Premier Ministre comme ses homologues masculins. Ce qui fait d'elle une personnalité unique.
- Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, "La Dame de fer" n'est pas un film qui porte un quelconque jugement politique sur la carrière de Margaret Thatcher. Le long métrage se veut au contraire apolitique, permettant simplement au spectateur de mesurer la férocité et l'intransigeance de la femme politique.
- La réalisatrice Phyllida Lloyd et l'actrice Meryl Streep avaient déjà travaillé ensemble sur "Mamma Mia!" en 2008.
Mon avis: vivant outre-Manche depuis plusieurs années, j'étais très intéressée par l'histoire de cette femme issue d'un milieu modeste qui a été - et est toujours à ce jour - l'unique Première Ministre du Royaume-Uni.
Tout d'abord, j'ai bien aimé le parti-pris du film qui, comme il est dit plus haut, se veut apolitique et montre les moments clé de la vie et de la carrière de Margaret Thatcher sans s'étendre dessus, laissant le spectateur seul juge.
D'autre part, j'ai forcément été sensible au fait que, comme le souligne Meryl Streep dans une interview du magazine Marie-Claire (février 2012), sa prise de pouvoir est indissociable de la place des femmes dans notre société et dans la politique. D'ailleurs l'actrice ajoute qu'elle a donné son cachet de "la Dame de fer" au National Women's History Museum, un musée situé en Virginie et consacré à mettre en valeur la moitié manquante de l'histoire de l'humanité, celle des femmes.
Mais ce dont on ne se rend pas bien compte en voyant la bande-annonce, c'est que 40% du film montre Margaret Thatcher à plus de 80 ans, atteinte de démence sénile après la mort de son mari et qui revisite sa vie au moyen de flash-backs successifs. "La Dame de fer" est donc aussi un film sur la difficulté de vieillir (qui est la même pour tout le monde) et sur l'histoire d'amour du couple Thatcher... J'ai trouvé certains de ces passages un peu longs mais je tire mon chapeau à Meryl Streep, qui a eu là un rôle très physique, doublé j'imagine d'interminables séances de maquillage. Comme je le disais en introduction, les autres prétendantes à l'Oscar de la meilleure actrice n'ont qu'à bien se tenir!
En résumé, j'ai apprécié ce film (et notamment le clin d'oeil de la dernière scène) sans toutefois le qualifier d'incontournable.
Et vous, avez-vous envie de voir "La Dame de Fer"?