François Hollande prend du galon. Après avoir été qualifié de capitaine de pédalo par Jean-Luc Mélenchon il y a quelques mois, G. Longuet a lui comparé lundi matin François Hollande au capitaine du Costa Concordia, le paquebot échoué sur les côtes italiennes. "Je trouve que François Hollande côtoie et tutoie les déficits publics avec beaucoup de complaisance" a déclaré le Ministre de la Défense sur LCI avant de tenter un rétropédalage devant les vives réactions suscitées par sa déclaration.
En tournée dans les Antilles, François Hollande est peut être loin des yeux de ses adversaires mais il occupe pleinement leurs pensées. A droite et notamment au gouvernement, la consigne a été donnée de taper, et de taper fort, sur le candidat socialiste, signe tangible de la fébrilité de la majorité face à une qualification pour le second tour qui n’est plus acquise.
En écho à une Nadine Morano dont la finesse légendaire avoisine celle de la non moins fameuse grosse Bertha pendant le premier conflit mondial, Gérard Longuet, en corsaire de la Sarkozie pensait s’acquitter tranquillement de sa tâche. Une bordée en dessous de la ligne de flottaison du navire amiral Hollande. La drôle de campagne prend des allures de bataille navale dans une mare à palmipèdes.
Conscient du niveau de sa saillie, le ministre devait quelques instants plus tard sur France Inter faire justement le canard et reconnaître un peu patois que sa formule n’était peut être pas la meilleure au regard du drame qui s'est déroulé en Italie. Trop tard. Le capitaine Longuet s’est trouvé submergé par un flot de critiques.
A défaut d’une campagne digne l’UMP s’enfonce dans une guerre des petites phrases du niveau de la guerre des boutons. Niveau razibus avant le terminus ?
La vraie séquence politique à retenir n’est pas là. Elle réside dans le contraste saisissant entre un candidat socialiste au contact et en empathie avec les habitants des Guyane et, de l’autre côté de l’atlantique, un président sortant crispé qui refuse de répondre aux questions des journalistes sur la perte du triple A. Un peu comme deux corps célestes dont les orbites se croisent mais dont la collision reste improbable.